La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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mercredi 24 Oct, 2018
Catégorie : Economie

Derrière l’obésité de l’Etat, la désindustrialisation de la France

On met volontiers en accusation l’obésité de l’Etat. Pour les trois fonctions publiques les effectifs se montent à 5.450.000 personnes.

Les dépenses sociales
nous sommes conduits à estimer que nos dépenses sociales sont supérieures de 26 % par rapport à ce qu’elles devraient être, selon les comparaisons internationales.

A quoi cela est-il dû ? La cause tient au fait que notre secteur industriel s’est considérablement affaissé, ne représentant plus aujourd’hui que 10 % du PIB, alors que la norme européenne est à 20 %. L’Etat et les syndicats ont donc progressivement été conduits à mettre en place des mécanismes divers et très sophistiqués pour venir en aide aux populations. Les dépenses sociales représentaient seulement 16 % du PIB en 1960 : on est, à présent, à 36 % du PIB.

Ces dépenses sont indispensables pour maintenir à son niveau actuel le standard de vie des différentes catégories de citoyens. Tailler dans ces dépenses est donc extrêmement difficile, voire impossible sur le plan politique.

La France est le pays, en Europe, où le taux de participation de l’industrie au PIB est le plus bas, et où, simultanément, les dépenses publiques et les prélèvements obligatoires sont les plus élevés par rapport au PIB. Il ne s’agit pas, là, d’une simple coïncidence.

Ainsi, grâce à ce taux exceptionnellement élevé de dépenses sociales, le taux de pauvreté se maintient-il à un niveau raisonnable : 14 % selon la médiane à 60 %. Et l’Insee nous dit dans sa dernière publication que « sans le système de protection sociale le taux de pauvreté serait de 22 % ».

Une tâche est extrêmement rude
Les dépenses sociales permettent de gommer les effets dévastateurs de la désindustrialisation du pays. Les réduire est extrêmement difficile, pour deux raisons : cela porterait très fortement atteinte au niveau de vie des Français, et, par ailleurs, la croissance du PIB s’en trouverait affectée.

Cependant, deux problèmes se posent pour maintenir ces dépenses à leur niveau actuel : nous sommes, à présent, en butée en matière d’endettement extérieur, et il faut par ailleurs réduire très fortement les charges fiscales qui pèsent sur les entreprises afin qu’elles soient compétitives et que notre économie puisse redémarrer.


Les mesures à prendre ne vont pas être populaires, et déjà notre Président se trouve avoir dans les sondages une cote de popularité bien basse.
Claude Sicard est économiste industriel.

Zone de commentaire !

6 commentaires pour : "Derrière l’obésité de l’Etat, la désindustrialisation de la France"

  1. Les entreprises ne peuvent plus payer des charges sociales au niveau ou elles sont actuellement car nous ne sommes plus compétitifs même par rapport à nos voisins européens et on ferme les fonderies et les usines les unes derrières les autres.

    Mais si on compare avec la chine et d’autres pays c’est encore pire. Je pense que cela a été fait volontairement par nos dirigeants politiques depuis bien des dizaines d’années. La France sera le pays du tourisme et des produits de luxe, sauf que cela laisse beaucoup de personnes sans emploie et ce n’est pas les lois travail qui viennent d’être voter qui vont régler le problème du chômage de masse.

  2. Je pense qu’il faut éviter de faire des raccourcis un peu rapides. Cela voudrait dire que notre industrie s’est effondrée uniquement à cause des charges sociales ?

    Le coût du travail est élevé mais pas éloigné de celui de pays proches de nous, Belgique, Allemagne…

    La France n’a t-elle pas les moyens de faire en sorte que 22% de la population ne soit pas sous le seuil de pauvreté à un moment où les revenus du capital explosent ?

    Et s’il y a baisse des dépenses sociales, pourquoi la baisse du coût du travail ne se transformerait-elle pas immédiatement en une augmentation de la part des actionnaires ?

    Par contre il est certain que de passer de 14% à 22% de personnes en dessous du seuil de pauvreté entrainerait une baisse de consommation intérieure énorme…

    Cela me fait penser à la Grèce, on a pensé qu’il suffisait d’instaurer l’austérité pour que tout aille mieux…

    Enfin, je ne pense pas que nos dirigeants politiques l’aient fait volontairement. Ils ont juste toujours repoussé le problème, dans une critique systématique gauche droite, et dans le but de se faire réélire.

  3. « L’industrie ne représente plus que 10 % du PIB en France. Les dépenses publiques sont très élevées en France. Cela s’explique par le poids des dépenses sociales pour gommer les effets du déclin de l’industrie française.

    C’est bien sûr un serpent de mer : la France a un niveau de dépenses publiques record à 56,4 % du PIB, alors que la moyenne des pays de l’Union européenne se situe à 47 %.

    Tous les observateurs de la vie économique disent qu’il est urgent de réduire ces dépenses : les prélèvements obligatoires asphyxient l’économie et l’Etat doit s’endetter chaque année un peu plus pour boucler ses budgets.

    La dette du pays se monte à présent à 99 % du PIB et les économistes considèrent qu’il serait dangereux d’aller plus loin. ».

    Pour plagier le titre du livre que publia René Dumont en 1962, on peut dire :
    « La France est mal partie » !!

  4. Santé et vieillesse représentent ensemble 81% des dépenses de protection sociale, suivies des prestations familiales (8%) et de celles liée à l’emploi (chômage, insertion, 6%). Comme le logement, la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale représente 3% des dépenses.
    (Source : https://www.latribune.fr/economie/f…)

    Quand on parle dépenses sociales, on parle surtout santé et retraite…
    On fait quoi ?
    On ferme les hôpitaux, on continue à dérembourser les médicaments, ou on recule l’âge de la retraite?
    Pas facile…

     

    Pee Wee : merci de ce recadrage. Bonne question.

  5. Extraits de l’ouvrage que je lis actuellement.

    « On a tendance aujourd’hui à oublier l’aura quasi mystique dont s’était entouré le secteur de la finance avant 2008. Ses promoteurs avaient réussi à convaincre le public, que à travers des instruments comme « les obligations adossées à des actifs » ou les « algorithmes de trading à haute fréquence », si complexes qu’ils ne pouvaient être compris que par des astrophysiciens, ils étaient parvenus tels des alchimistes modernes à créer de la valeur comme on monte des œufs en neige, à partir de rien.
    Puis est survenu l’effondrement, et on a découvert que la plupart de ces trucs n’étaient que des attrape-nigauds.
    En un sens, on pourrait dire que le secteur de la finance dans son ensemble est une escroquerie. Il prétend que son rôle consiste majoritairement à orienter les investissements vers des débouchés rentables dans le commerce et dans l’industrie, alors que cela ne représente qu’un infime % de ses activités. »

    Dont acte

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