LA COLÈRE GRONDE À LA FONDERIE LEROY-SOMER D'ANGOULÊME RMC - BFMTV

Les salariés de la fonderie Leroy-Somer, à Angoulême, vont de nouveau se mobiliser ce mardi contre la réforme des retraites. Pour eux, travailler jusqu'à 64 ans, c'est impossible à cause de la pénibilité du métier

Les mains d'Yves sont marquées par ces 23 années passées entre les tonnes en fusion et les visseuses pneumatiques. Ses sourcils se froncent, comme ceux de Dimitri sous son bonnet plein de poussière de fonte, quand ils s’imaginent deux ans de plus à la fonderie.

“Les gens haut placés qui décident de la pénibilité, qu’ils viennent avec nous ne serait-ce qu’une journée, histoire de comprendre ce que c’est, voir les conditions, ce qu’on respire…”, indique Yves. “C’est certain qu’on ne tiendra pas. Déjà jusqu’à 60 ans ça va être pénible. Je ne peux pas l’envisager. Maintenant, on va se battre et on verra bien”, ajoute Dimitri.

EN PLUS DE LA RÉFORME... UN PLAN SOCIAL

La colère couve sous la cheminée de cette usine centenaire. Un plan social est en cours, avec 126 suppressions de postes annoncées. Ce qui a sans doute contribué à mobiliser un quart des 1.800 salariés contre la réforme des retraites. C’est rare chez Leroy-Somer, comme l'expliquent Benoît et Albert.

“Les gens débrayent pour un ras-le-bol général de tout”, assure le premier. “On n’a pas de pouvoir d’achat, nos politiques nous amènent à travailler jusqu’à 64 ans, et nos propres patrons nous mettent à la porte avant même 60 ans. C’est sûr que c’est inquiétant”, appuie Albert.