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Par : piwi
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jeudi 17 Nov, 2022
Catégorie : Wiki fonderie

Choindez: Von Roll «Je vois encore cette fonte couler»

LE MATIN
Avant la diffusion d’un reportage enrichi de nouveaux documents, un cinéaste et deux ouvriers retournent dans une ancienne fonderie d’un autre âge.
par Vincent Donzé

 Le cinéaste de Courgenay (JU) Michael Beuchat (47 ans) est encadré par Étienne Crelier de Courrendlin (JU) 
 âgé de 79 ans et Jean-Marc Debart de Reconvilier (BE) âgé de 76 ans. «Al Capone et ses adjoints», s’est 
 exclamé Jean-Marc devant cette photo.

Pour lematin.ch, ces trois anciens employés sont revenus dans l’ancienne fonderie Von Roll

Le cinéaste Michael Beuchat a effectué son apprentissage de 1990 à 1994 sur ce site industriel d’un autre âge.

Michael Beuchat a provoqué la pose de cette plaquette, lui qui filmait tout pendant son apprentissage, en 1999.

En dépit de quelques implantations comme la production de véhicules électriques «vRbikes», le site qui n’est pas chauffé se prête mal à de nouvelles affectations.

Du métal en fusion, il n’y en a plus à l’ancienne fonderie Von Roll de Choindez, un village industriel rattaché à Courrendlin (JU). Quand le cinéaste Michael pousse la porte menant au haut-fourneau, lui qui a effectué son apprentissage dans ce décor dantesque, les deux ouvriers retraités qui l’accompagnent se remémorent une vie de travail: «La camaraderie était formidable, l’ambiance de travail exceptionnelle», disent-ils d’une même voix.

Dans un dédale de tapis roulants chargés de coke ou de charbon, l’entraide était un maître-mot «On timbrait pour stopper le décompte, on réparait une machine pour un collègue hors du temps de travail et on timbrait pour retourner à sa place», rapporte Jean-Marc Debard

À 11 h 39
La dernière coulée de fonte remonte au 18 octobre 2018, à 11 h 39. Quand il travaillait à la fonderie, en 1992, Michael Beuchat filmait tout ce qui bougeait en 8 mm. De ses enregistrements, ce mécanicien de précision a fait un film: «Choindez, de feu et de fonte», resté 16 semaines au cinéma, principalement à Delémont, pour un total 3700 spectateurs. Rebelote trois ans plus tard, dimanche prochain au Cinoche de Moutier, dans une version enrichie de 11 minutes.
Les images ajoutées montrent la démolition à l’explosif par l’armée de plusieurs bâtisses du village pour élargir la route cantonale, en 1982 et 1983. Elles ont refait surface grâce à une résidente de Courgenay (JU), Janine Raval, qui travaillait chez Von Roll. Sur des photos qu’elle a prises, son grand-père côtoie un homme tenant une caméra Super 8…

 Choindez au temps de sa splendeur, entre Moutier et Delémont.


La fonderie de Choindez et ses à-côtés ont compté jusqu’à 880 ouvriers.

Un pâté d’immeubles bordait la route, entre la cantine et l’hôpital.

Dans les gorges de Moutier, sur la Birse, Choindez a connu son apogée vers 1915.

Des bâtiments ont subsisté à gauche de la route, notamment l’ancienne école, toute en blanc.

Janine Raval a retrouvé l’homme à la caméra dans une petite ville italienne. C’est par ce cheminement que les bobines de film sont parvenues à un autre citoyen de Courgenay, Michael Beuchat, lequel a interviewé un ouvrier engagé au four à recuire.

«Je vois encore cette fonte couler…», lâche Étienne Crelier, responsable de la fusion jusqu’en 2008. Choyés par des prestations comme l’essence ou l’assurance maladie, les ouvriers s’identifiaient à l’entreprise, comme ceux du cigarettier Burrus à Boncourt. Le jour où on l’a informé d’une panne, Étienne Crelier a raccourci ses vacances pour la réparer. Un mois plus tard, il était licencié par la direction devenue allemande, à 18 mois de la retraite.

Il y avait tout sur le site, y compris une station d’épuration. La réserve de ferraille se trouvait à la «Masserplatz» et les gueuses de fonte étaient à la «Sapotplatz», Von Roll étant une entreprise soleuroise. «Le pire travail, c’était face à une fonte à 1400 degrés, en slip devant une fenêtre ouverte, par une température extérieure de -15 degrés», rapporte Étienne Crelier


Les temps changent: «Faire fonctionner le four coûterait beaucoup trop cher en électricité», remarque Jean-Marc Debard. Mais la nostalgie est présente: «Si je devais refaire ma vie, je la referais ici», indique Étienne Crelier. En précisant: «Mais avec d’autres dirigeants, des gens du métier». Les deux retraités saluent le travail de mémoire réalisé par Michael Beuchat, un ancien collègue.

Dimanche 20 novembre à 17 heures au Cinoche de Moutier.

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