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Par : piwi
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mercredi 03 Mar, 2021
Catégorie : Wiki fonderie

Business Alu Masué à Joigny veut gagner trois ans d’avance sur ses concurrents grâce au plan de relance

La fonderie jovinienne Business Alu Masué (BAM) fait partie des 21 entreprises soutenues par le plan de relance en Bourgogne Franche-Comté. Son dirigeant Bruno Janvier

entend accélérer la modernisation de ses lignes de production grâce à cette aide de 800.000 €.
BRUNO JANVIER (Président de Business Alu Masué (BAM))

Trois ans. C’est l’avance que compte obtenir la fonderie Business Alu Masué (BAM) installée à Joigny sur ses concurrents grâce à l’aide publique obtenue récemment.

Cette PME d’une soixantaine de personnes fait partie des entreprises retenues par le ministère de l’Économie et des Finances pour bénéficier des fonds de soutien à la modernisation et à la diversification des filières automobile et aéronautique.

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« Cette aide s’élève à près de 800.000 €, précise le président Bruno Janvier.
Les investissements qu’elle autorise nous permettront de gagner trois ans sur notre plan de modernisation étalé initialement sur une durée de cinq années. » Et qui intervient au moment où l’entreprise a connu une baisse de son activité et de son chiffre d’affaires avec le ralentissement de l’économie consécutif à la pandémie.

Une technique de l’injection d’aluminium
BAM fabrique de petits composants grâce à la technique de l’injection d’aluminium fine épaisseur dans ses ateliers sis route de Chamvres, sur la rive gauche de Joigny. « Votre voiture a de grande chance de posséder des éléments issus de cette technologie, note le dirigeant. Elle s’adresse principalement au secteur de l’automobile car elle possède de nombreux avantages. » Il existe effectivement d’autres technologies comme celle du moulage au sable ou la fonderie en coquille.

L’aluminium présente l’avantage d’être léger et peu coûteux car la production est facilement automatisable. On peut réaliser de gros volumes.


« Elles font appel à beaucoup de main-d’œuvre, précise-t-il. Raison pour laquelle elles ont du mal se maintenir à flot en Europe occidentale à l’heure actuelle. Par ailleurs, les ouvriers qui font de l’usinage ne sont pas forcément en France. L’aluminium présente l’avantage d’être léger et peu coûteux car la production est facilement automatisable. On peut réaliser de gros volumes. » Un facteur décisif dans un univers très concurrentiel.

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« Devenir plus concurrentiel que les pays asiatiques »

« Nous sommes entre cinq et dix entreprises en France sur ce secteur, affirme Bruno Janvier. Il y a une très grosse société. Les autres ont notre taille, c’est-à-dire, petite. Celles qui se portent bien sont celles qui ont investi. Ici, on bataille davantage contre des concurrents en Asie. La Chine n’est plus nécessairement la référence. Aujourd’hui, on parle davantage du Vietnam, de la Malaisie, de la Thaïlande. Chinois et Coréens y ont énormément investi. La Pologne, la Roumanie ou la République tchèque sont aussi des sérieux adversaires. En France, le coût d’un salarié est de 3.000 € par mois. En Asie ou en Europe orientale, il est de 500 € chargés. »

L’objectif est de devenir plus concurrentiel que les pays asiatiques en jouant sur le prix qui est le principal facteur de décision sur le marché. Sans le dumping, nous ne pouvons pas leur tenir tête.

Autant dire que le plan de relance est perçu dans cette PME jovinienne comme une vraie aubaine. « Il était sous-jacent depuis longtemps mais les Allemands bloquaient pour des problèmes de concurrence, estime Bruno Janvier.

Depuis le Covid-19, l’Europe a adopté des pratiques qui sont pourtant très courantes dans les pays asiatiques depuis vingt-cinq ans. Là-bas, les États n’hésitent pas à soutenir leurs groupes dans leurs exportations. L’objectif est de devenir plus concurrentiel que ces derniers en jouant sur le prix qui est le principal facteur de décision sur le marché. La qualité du produit et le service sont des prérequis. Sans le dumping, nous ne pouvons pas leur tenir tête. »L’achat d’un nouveau four permettant de réduire l’empreinte carbone sera l’une des principales dépenses de BAM effectuées dans le cadre du plan de relance

L’enveloppe sera dépensée de trois manières. « Nous allons investir dans un four à fusion à 310.000 €, décrit-il. Il arrivera dans six mois. La subvention couvrira 80 % du coût. Ce matériel permettra des économies d’énergie importantes et la réduction de l’empreinte carbone. Nos fours actuels consomment près de 250 g de dioxyde de carbone (CO2) pour fondre un kilo d’aluminium. Les nouveaux n’en dépenseront que 112 g. Ils améliorent enfin le confort de travail du personnel. » Bruno Janvier annonce la construction d’une extension pour abriter ce nouveau matériel.

100 % de notre parc sera robotisé à la fin de l’année. Il n’y aura plus aucune machine manuelle

Deuxième axe de progression : le « 4.0 ». « Nous allons connecter toutes nos machines sur nos smartphones, explique le président de BAM. Nous installerons des capteurs intelligents sur nos machines pour détecter des problèmes. L’enjeu est surtout de développer un système de maintenance appelé “pro-active” qui détectera les pièces ouvragées défectueuses. Nous travaillons avec des laboratoires informatiques pour mettre cela en place d’ici un an. » Dernier axe majeur : la modernisation. « 100 % de notre parc sera robotisé à la fin de l’année, annonce-t-il. Il n’y aura plus aucune machine manuelle. »BAM a ajouté une pièce à son équipement la semaine dernière : une presse à injection de 1.600 tonnes achetée chez un concurrent allemand qui a déposé le bilan. Le balais des convois exceptionnels n’est pas passé inaperçus des Joviniens ce jour-là. « Elle a une petite dizaine d’années autant dire qu’elle est toute jeune, indique Bruno Janvier. Ce matériel a une durée de vie d’une cinquantaine d’années. » L’engin attend pour l’heure d’être assemblé dans un des deux hangars.

Bruno Janvier n’a cependant pas attendu ce plan pour transformer, améliorer son outil de production.

« J’ai commencé dès l’acquisition de cette entreprise voilà quatre ans », souligne-t-il. Les ateliers comptent huit centres d’usinage, quinze presses à injection d’aluminium équipées de 1,2-1,5 million d’euros et dix-sept robots. « On est passé à la robotique, continue-t-il. La plupart des machines étaient déjà présentes à mon arrivée. Nous avons ajouté des options électroniques dernier cri pour accroître leurs performances. Résultat : ce matériel m’a coûté beaucoup moins cher que du neuf et m’a permis de pratiquer des prix un peu plus bas sur le marché. »

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Miser sur des « marchés périphériques »
Si le secteur automobile demeure son principal débouché, BAM et son directeur misent sur une stratégie dite « périphérique ». L’entreprise devra réaliser près de 40 % de son chiffre d’affaires hors automobile d’ici deux ou trois ans. « Je veux moins dépendre de ce marché, commente Bruno Janvier. Je ne traite pas avec ces groupes en direct, mais par des équipementiers intermédiaires.

« Le président de BAM Bruno Janvier (photo) cherche à réduire la dépendance de sa fonderie envers le marché de l’automobile en s’intéressant à des marchés plus petits comme l’aéronautique ou le spatial

Le chef d’entreprise lorgne des marchés moins importants mais prometteurs comme celui de l’aéronautique ou du spatial « qui est en plein développement grâce à des personnes comme Elon Musk, poursuit-il. Ils sont peu nombreux à s’y intéresser, pourtant il nous pousse à progresser. Des constellations de satellites vont être lancées. Jusqu’à présent, les normes empêchaient d’introduire des composants en aluminium dedans. Nous avons montré que c’était possible. Nous sommes dans une phase prototypage avec une grande boîte. »

Pierre-Emmanuel Erard

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