La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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dimanche 21 Fév, 2021
Catégorie : Wiki fonderie

Poitou : et si la Fonderie Alu suivait le triste chemin de la Fonderie Fonte ?

Une actualité récente vient renforcer les inquiétudes du syndicat : dans son nouveau plan stratégique « Renaulution », la firme au losange annonce le développement d’une nouvelle famille de moteurs essence HR12 qui, à l’horizon 2025, doit se substituer intégralement à la HR10 ; une gamme dont la culasse est produite à Ingrandes et pèse « plus de 50 % des volumes du site ».

« Renault prévoit la première application de la HR12 en 2022 sur le Kadjar. En clair, on s’attend dès l’année prochaine à une chute des volumes de la HR10 », expose l’élu CGT Jean-Philippe Juin, qui n’a pas été franchement rassuré par le Comité social et économique de ce jeudi : « La direction confirme que la HR12 – qui s’appuie sur un process de coulée différent – ne sera pas produite à Ingrandes », mais probablement, selon lui, « dans des pays à bas coûts comme la plupart des pièces Renault aujourd’hui ».

Le syndicaliste tire la sonnette d’alarme : « L’Alu doit enclencher de toute urgence un plan de diversification, sans quoi elle suivra le même chemin que la Fonte.
La direction évoque la possibilité de se voir attribuer la future culasse HR18 de Renault, pour un développement prévu en 2024-2025. Pour le reste, elle dit vouloir explorer d’autres produits, comme des pièces de liaison au sol, des pièces de châssis. Cela nécessite d’engager très vite des investissements lourds et de trouver de nouveaux clients. Sans ça, on sait ce qui nous attend… ».

Assemblée générale des salariés prévue lundi

La CGT est d’autant plus préoccupée que la direction locale a fait part, lors du CSE, d’un problème financier (lire par ailleurs). Pour ces deux raisons, elle organise lundi 22 février une assemblée générale des salariés, au terme de laquelle pourraient déboucher des actions de protestation.

« Tout le secteur auto est d’accord pour dire que l’aluminium a de l’avenir. Reste à savoir pour qui et où ? », conclut le responsable syndical.

« Un marché durable et en développement » selon le groupe Liberty

Contactée, la direction du groupe Liberty Alvance se contente d’une brève réponse écrite.

Sans nier la situation décrite par la CGT, elle assure maîtriser la situation : « Les perspectives de la fonderie d’aluminium sont différentes de celles de la fonte. Il existe un marché durable et en développement. Les moteurs et leurs composants évoluent et il est clair que l’ensemble du secteur devra adapter ses méthodes de production pour fournir la prochaine génération de véhicules ».

Le groupe Liberty Alvance « travaille déjà avec (ses) partenaires sur les futures pièces et sur la manière dont (ses) systèmes peuvent être adaptés pour les fournir ». Il « explore aussi de nouveaux partenariats, de nouvelles technologies et (recrute) de nouvelles équipes pour (l’) aider à faire progresser (ses) évaluations ».

Finances en péril ?
Jeudi en CSE, la direction de la Fonderie Alu a fait part, selon la CGT, d’un troublant « problème financier ».

« Elle a expliqué que les 18 millions d’euros de Prêt garanti par l’État touchés par Liberty Alvance pour la Fonderie Alu étaient bloqués, à la demande du groupe, dans une banque allemande partenaire, affirme Jean-Philippe Juin. Le groupe prévoyait un virement d’une partie de cet argent sur le compte de l’usine le 4 février. Or, la direction locale dit n’avoir toujours rien reçu. Aussi, elle a menacé le groupe d’arrêter la production de culasses la semaine prochaine, faute de liquidités pour honorer les factures et les salaires de février. »

Contacté, Liberty « ne commente aucun de (ses) financements spécifiques ». Il se contente d’affirmer que la Fonderie Alu est « entièrement soutenue par le groupe » et « poursuivra ses activités sans interruption ».

Zone de commentaire !

2 commentaires pour : "Poitou : et si la Fonderie Alu suivait le triste chemin de la Fonderie Fonte ?"

  1. Ce que je peux affirmer pour l’avoir analysé c’est qu’il n’existe pas de culasse à bas coûts !
    Le leader français produit indifférement en France ou à l’étranger (sur son site de Bulgarie) en vendant à un prix moyen ! par conséquent on ne profite pas de bas coûts il considère que le site de production est de son choix, ce qui occasionne une validation qualité pour plusieurs sites.
    Le leader Hongrois produit dans la région de Gyor ou les salaires sont très élevés (secteur ou sont présents des constructeurs allemands offrant des salaires proches de l’Allemagne) et par conséquent même si il y a un léger différentiel de salaire il est absorbé par la logistique.
    Par contre chez le français ou le Hongrois il y a un potentiel d’étude et de développement qu’il n’existe plus chez FdP Aluminium.
    Cet aspect est parti par pertes et profits depuis l’absorption par Teksid et les repreneurs qui se sont succédés.
    La culasse est une pièce de fonderie très noble vendue au dessus de son PRF par conséquent quelque soit le fournisseur il fait sa marge et c’est tant mieux.
    Il n’y a aucune mauvaise comparaison à faire avec la fonte. Ceci dit je pense que Renault se rate en n’établissant pas un partenariat fort avec FdP car cela ferait très certainement baisser les prix des deux autres fournisseurs.

  2. En complément Renault aurait du reprendre FdP Aluminium sans hésitation en la redéveloppant: comme dirait un ancien syndicaliste « il y avait du grain à moudre sonnant et trébuchant »
    Il faut dire que la proximité de la fonte n’a pas aidé.

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