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Par : Nicolas
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jeudi 14 Jan, 2021
Catégorie : Selon la presse

2020, l’année qui a chamboulé l’automobile mondiale

Les Echos –

L’année qui s’achève restera historique dans l’industrie automobile. La crise sanitaire a provoqué une chute des volumes sans précédent, mais dans le même temps les ventes de véhicules à batteries ont explosé, et l’hydrogène est devenu l’espoir numéro un comme carburant du futur. L’année sera aussi charnière pour Tesla et Renault, pour des raisons toutefois très différentes.

Les ventes mondiales de voitures neuves ont chuté de 16 % en 2020, à 76 millions d’unités selon IHS.

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L’année qui vient de s’écouler restera forcément pour tous dans les annales. Mais l’automobile aura sans doute été, avec l’aéronautique, l’un des secteurs industriels les plus touchés par la crise sanitaire qui a secoué la planète. Tour d’horizon de quelques grandes tendances marquantes.

La pandémie fait plonger les marchés
L’effondrement a été historique. Même la crise de 2008-2009 n’avait pas provoqué une chute des marchés automobiles de l’ampleur de celle que la pandémie de Covid-19 aura provoqué cette année. Ies ventes de véhicules légers neufs dans le monde auront dégringolé de 16 % cette année, à 76 millions d’unités, loin des 94,3 millions atteints en 2017, un record.

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Covid : le surprenant rebond estival des constructeurs automobiles

Mais l’ampleur de la chute des ventes laissera forcément des traces.

Les ventes de voitures électriques décollent enfin

« Les Echos » avaient baptisé 2018 « l’an I de l’électrique », pour illustrer la déferlante de nouveaux modèles à batterie sur les marchés automobiles. 2020 sera incontestablement l’année où les ventes ont vraiment commencé à décoller. En Europe de l’Ouest, elles auront doublé cette année : de 545.000 unités l’an dernier, les volumes (voitures 100 % électriques et hybrides rechargeables) ont bondi à plus de 1 million d’unités au bout de onze mois seulement. Ils représentent 10 % du marché, contre 3,9 % en 2019. Ce qui est loin d’être négligeable, même s’il est vrai qu’avec la crise sanitaire, 2020 n’est pas une année « normale ». « Cette croissance a représenté une vraie surprise : 2020 sera une année charnière pour l’électrique », souligne José Baghdad, chez PwC.

Les Tesla Model 3, Renault Zoe, ou autres Peugeot e-208 ont débarqué sur nos routes, et ce malgré des infrastructures de recharge encore insuffisantes. « La banalisation du lithium ion et l’amélioration de l’autonomie a permis de rassurer les acheteurs », souligne Flavien Neuvy, directeur de l’observatoire Cetelem de l’automobile. Autre facteur de succès, les généreuses subventions à l’achat accordées par certains gouvernements (la France et l’Allemagne, notamment), pour verdir leur parc mais aussi pour soutenir une industrie fragilisée par la crise sanitaire.

Les ventes de voitures électriques passent le cap du million en Europe

« Notre vision, c’est que les véhicules électriques deviendront un choix raisonnable, en termes de coût, à compter de 2022 ou 2023, avec la baisse à venir du prix des batteries », avance Xavier Mosquet, au BCG. Les gouvernements devront donc maintenir leur soutien encore quelques années pour ne pas voir le marché s’effondrer.

L’industrie auto prend date sur l’hydrogène

Les centres de recherche et de développement et les usines, le virage de l’hydrogène a bel et bien été pris. Equipementiers et constructeurs anticipent l’essor des ventes attendu dans 5 ans, d’abord dans les poids lourds, les bus ou les véhicules utilitaires . Encouragées par la Commission européenne (qui a présenté début juillet sa « stratégie hydrogène ») et le gouvernement français (qui a fait de même en septembre , avec 7,2 milliards d’euros de crédits publics promis sur 10 ans), les entreprises pionnières dans la mobilité hydrogène accélèrent l’allure.

Hydrogène : les industriels français dans les starting-blocks

Les équipementiers tricolores sont en pointe : Faurecia, pour qui la décennie à venir sera celle de l’hydrogène, lorgne sur le marché des systèmes de stockage et a remporté en février une première commande d’envergure, avec 10.000 réservoirs à hydrogène à fournir pour les poids lourds du coréen Hyundai.

Tesla hypnotise la Bourse
A l’automne 2019, les professionnels de l’automobile qui prophétisaient l’éclatement de la « bulle » Tesla étaient encore nombreux, d’autant que le fabriquant californien de voitures électriques avait bouclé les 6 premiers mois de l’année sur une perte de 1,1 milliard de dollars. Mais depuis, le patron Elon Musk a écoeuré ses détracteurs, au cours d’une année 2020 qui restera dans les annales de sa société.

Habituée aux résultats en dent de scie, Tesla a enchaîné pour la première fois 5 trimestres consécutifs dans le vert (série en cours), malgré les turbulences liées à la crise sanitaire. Certes, les bénéfices sont encore très largement dus à la vente de crédits CO2, mais la rentabilité de l’activité automobile ne cesse de progresser, grâce à la réduction des coûts et l’augmentation des volumes. Le groupe dispose désormais d’une deuxième usine à Shanghai, inaugurée en un temps de record, et celle en cours de construction dans la banlieue de Berlin est partie sur les mêmes bases.

Chez Renault, la lumière au bout du tunnel

Pour les salariés de Renault, 2020 sera à la fois l’année où le Losange a touché le fond, et celle où l’espoir est enfin revenu. L’arrestation spectaculaire du tout-puissant PDG, Carlos Ghosn, en novembre 2018, avait entraîné le constructeur tricolore dans une spirale négative : sidération, crise de gouvernance, retards dans les diagnostics et les prises de décisions… Des ingrédients ayant précipité le groupe dans le rouge, avant même la crise sanitaire : il annonce dès février, sur l’année 2019, ses premières pertes depuis 2009 (140 millions d’euros). Fin juillet, c’est ensuite le grand plongeon, avec un déficit net de plus de 7 milliards sur le premier semestre 2020.

Le vaste plan d’économies de 2 milliards d’euros, annoncé en février et détaillé fin mai, contribue aussi à plomber le moral des salariés : visant notamment à réduire drastiquement les capacités de production, il prévoit 15.000 suppressions d’emplois dans le monde, dont 4.600 dans l’Hexagone.

L’espoir revient pourtant avec l’accession de Luca de Meo à la tête du Losange. On attend surtout de ce « génie du marketing » qu’il aide Renault à lancer des voitures à succès et… à forte marge. Il doit dévoiler son plan stratégique le 14 janvier.

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