La fonderie et Piwi

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Par : Nicolas
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mercredi 27 Mai, 2020
Catégorie : Selon la presse

Avant de parler relocalisations, il est urgent de répondre aux vraies causes des délocalisations

En vrac, maintenant, nos sociétés se délocalisent en Europe, car nous n’avons pas veillé à leur compétitivité. Le coût de l’énergie augmente avec la politique anti-nucléaire. Nous avons inventé une contribution sociale de solidarité(C3S), une contribution territoriale (CVAE), une augmentation des taxes foncières : tout cela pèse 72 milliards en plus des 30 milliards d’impôts sur les sociétés, c’est 7 fois plus qu’en Allemagne ! Et toutes les entreprises doivent payer, qu’elles fonctionnent ou pas ! Pas de quartier pour les industriels ! C’est la préparation au cimetière des PME et TPE, les taxes à la production « Borniol ». Que le Gouvernement ne commande pas une nouvelle étude, il suffit de prendre le rapport du conseil d’analyse économique, cela fera des économies. Si, en plus, on sait que nos administrations transcrivent de façon punitive les directives européennes et les appliquent avec hostilité et soupçon, on peut comprendre l’érosion industrielle permanente, et celle que nous allons traverser cette année avec les faillites en préparation puisque nous avons confondu nécessité de fonds propres avec prêts garantis par l’Etat. A l’ENA, ils ne doivent pas savoir la différence. Pour les pays européens qui bénéficient de « fonds structurels », on peut aussi observer la modernité de leurs investissements industriels avec des coûts très réduits, un détail ignoré des responsables qui se réjouissent des aides apportées aux déshérités.

En ce qui concerne les industries « polluantes », chimie, pétrole et consorts, elles ont émigré, tout le monde l’a remarqué avec le départ des principes actifs pharmaceutiques. A cause des salaires ? Allons ! Visitez les usines, il n’y a personne ! Elles sont parties à cause des règles environnementales plus « souples » en Asie. Être chimiste dans notre pays c’est demander à ses enfants de le cacher soigneusement pour qu’ils ne soient pas maltraités à l’école ! Nous en sommes là ! Et pétrolier encore plus ! Mais essayer d’expliquer que les masques tant espérés et désirés sont 100% pétroliers et chimiques est impossible aujourd’hui : il faut être 100% coton bio ! L’industrie chimique, pas toute, mais une bonne partie, a déserté parce qu’elle n’était désirée par personne. Et c’est toujours vrai, regardez la bronca contre Lubrizol ! C’était hier, près de Rouen, le Président de la République s’est étonné qu’une industrie « chimique » soit si proche des habitations ! Car il faudrait habiter où selon vous ? La ville s’est bâtie autour des industries et pas l’inverse !

Enfin, pour ne pas être trop long, l’industrie automobile d’assemblage est partie au Maroc et en Turquie, sans parler de la Roumanie et désormais, si je lis les gazettes, la Clio et la 208 sont réalisées hors les murs, Maroc et Turquie ! Normal disent les économistes, il y a 2000 euros d’écart par véhicule à cause des coûts salariaux ! Je ne gobe pas ça ! N’importe quel véhicule a des options facultatives qui s’élèvent à bien plus que 2000 euros, et Toyota, à Valenciennes, continue à assembler la Yaris en compétition avec les deux autres. On veut développer le véhicule électrique en accordant 6 000 euros de subvention par véhicule. L’industrie automobile a sûrement ses raisons, mais les officielles ne « marchent » pas, il va donc falloir savoir pourquoi ? L’incident de Sandouville avec une CGT et une justice associées dans l’anti-industrie peut être une explication, les « taxes de production » peuvent en être une autre, la logistique et l’administration des douanes encore une, les 35 heures, les RTT, les normes et règlements en constante augmentation aussi… mais si l’on veut vraiment, non pas faire de la communication électorale, mais redresser l’industrie du pays, voilà les questions auxquelles il va falloir répondre.

Avec trois exemples, on ne décrit pas le secteur de la production française. L’industrie agro-alimentaire montrée du doigt régulièrement aurait beaucoup de choses à dire, comme les agriculteurs aux exploitations attaquées stupidement. Nous devons produire, nous devons transformer, nous devons redevenir des « manufactures » avec l’aide des techniques nouvelles, des algorithmes, de l’intelligence artificielle, mais notre pays n’échappera pas aux ateliers, aux laboratoires, aux usines et à leur logistique, c’est ainsi qu’il pourra maintenir son niveau de vie et prospérer dans un monde toujours ouvert et qui ne va pas s’arrêter en nous attendant. Si nous n’aimons pas l’industrie, elle s’en ira et ne reviendra pas, nous en périrons plus ou moins vite comme beaucoup de civilisations qui n’ont pas voulu affronter le réel.

Pour moi, le fait d’avoir subi une pandémie en utilisant comme instrument le confinement conduisant à l’arrêt de plus de la moitié de l’appareil productif sans jamais se préoccuper de ses patrons et de leur personnel montre que le pays a perdu le contact avec l’économie réelle. Ce sont d’ailleurs les économistes qui se sont rendus le 15 Mai au chevet d’un Etat incertain, alors que seuls les industriels, les vrais ceux qui ont vécu le confinement dans leurs usines et non dans leurs résidences secondaires, peuvent aider à le reconstruire.

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