La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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dimanche 11 Août, 2019
Catégorie : Selon la presse

Dans le creuset du fondeur, l’art chauffe à 1.150 °

L’ Est Républicain – Lysiane GANOUSSE –

Cet été, lumière est faite dans nos colonnes sur ces métiers qui ont l’intelligence de la main. Aujourd’hui, plongée dans le creuset de l’alchimiste, ou plutôt du fondeur d’art, qui donne forme et matière aux œuvres dont les sculpteurs ont toujours rêvé. Faut que ça chauffe !

Joël Huguenin a consacré sa vie à matérialiser l’imagination des artistes sculpteurs en faisant rendre gorge aux creusets !

On ne peut pas s’empêcher, au spectacle du creuset, là où le métal se fait liquide, flamme et lumière, de se demander s’il en sortira de l’or ou du plomb… En l’espèce cette fois, c’est du bronze en fusion. Qu’une fois les 1150° atteints, on verse dans le moule… en croisant les doigts. « Même après 45 ans d’exercice, il y a invariablement une part d’inconnu et de hasard. » Un hasard qui révélera ses caprices ou sa bienveillance quelques minutes plus tard, une fois l’ensemble refroidi, et qu’au démoulage pourra apparaître… l’œuvre d’art. Mais pas dans tout son éclat. Loin de là…

« Après suit toute une série de finitions – ébarbages, soudures, polissage, ciselage, usinage et même patine – qui donneront effectivement à l’œuvre son apparence finale. » Et que l’artiste (en l’occurrence aujourd’hui Paul Flickinger) pourra signer en toute légitimité. Bienvenue à la société Huguenin, fonderie d’art.

Un vrai monument !
Joël Huguenin, à l’heure de créer son entreprise il y a 45 ans, a tout misé sur l’art. Mais sans intention artistique. Juste l’obsession du travail bien fait. Car chez lui arrive le fruit de l’imagination des autres… sous forme d’une maquette, d’un plâtre. À lui et son équipe de faire en sorte qu’en soit tiré un moule et qu’y soit coulée une œuvre en trois dimensions.

Et s’il faut se contenter d’un dessin, c’est alors Marie qui sculpte forme à l’idée géniale. La voilà justement qui modèle la petite silhouette de Léon Mba, dans le cadre d’un appel à projet lancé par une ONG en hommage au premier président du Gabon. Et qui s’élèvera bientôt dans toute sa grandeur.

Le monumental ici ne fait pas peur. Bien au contraire. Le prix du bronze s’étant envolé, il est devenu très prisé des voleurs. Aussi les pièces susceptibles d’être facilement transportées (et donc chapardées) ont disparu des carnets de commandes. « L’activité dans le monument funéraire s’est d’ailleurs totalement effondrée. Trop de pillages ! » La place était libre alors pour le gigantisme, ce qui n’est pas pour nuire à l’image de marque. D’autant que la fonderie Huguenin en a les moyens techniques.

Chambre de star et whisky !
Si le plus petit des creusets accueille jusqu’à 60 kilos de métal, le plus gros tolère… la tonne sans faillir. De sorte qu’on peut fabriquer aussi bien une collection de bracelets au design maison, que les œuvres les plus spectaculaires. L’homme « De passage », cheminant sur son cerceau grandiose place du Vélodrome à Vandoeuvre (Jean-François Laurent) a ainsi fait ses premiers pas à la fonderie. Le Lyautey de Nancy, aussi. Idem pour un Champouillon à Grenoble.

Le plus insolite toutefois était destiné à un riche client Suisse qui s’est fait reproduire, à l’échelle, en bronze, l’intégralité de la chambre de Jim Morrisson, au jour de sa mort à l’hôtel Medicis. Bouteille de whisky comprise ! « Impressionnant, sans doute, mais moins compliqué finalement que les plis d’un drapé ou d’un vêtement. Peu importe. Ce qui me plaît dans tout ça, c’est l’incroyable diversité de notre activité. Ça, on ne s’en lasse pas. ». Une pensée à graver dans le bronze, à défaut du marbre !

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