Par Piwi,
samedi, 22 septembre 2018.
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La Nouvelle République
Le titane en fusion est coulé à 1.500 °C dans un modèle de cire injectée recouvert de céramique. En ressort une pièce soudée voire polie si besoin pour garantir le zéro défaut.
© Photo NR
La fonderie coule des pièces de titane destinées à l’aéronautique. Sous-traitant de Safran, elle équipe essentiellement les moteurs des avions de ligne Airbus.
L’usine et le titane ont balayé l’héritage menuisier.
Les meubles ont été remplacés par des conduits de refroidissement posés autour des moteurs d’avions, qui sortent des arcanes de l’entreprise Gammatial.
De l’industrie de pointe aux secrets préservés jalousement depuis 2013. Concurrence oblige.
Alors chaque visite est encadrée, les clichés limités. Notamment à l’approche du four au cœur duquel a lieu la fusion des barres de titane. Un modèle unique de fonderie à la cire perdue.
Depuis un an, le carnet de commandes déborde. La faute aux « Leap », nom du dernier moteur de Safran, sur lesquels Gammatial travaille pour les versions A (Airbus) et B (Boeing).
C’est lui qui équipe l’ensemble des flottes mono-couloir des deux géants mondiaux, « assurant économies de carburant, réduction des nuisances et de l’empreinte carbone », présentent les techniciens.
« Cela veut dire que lorsque vous embarquez à bord d’un avion de ligne, type A 320, des pièces de titane manufacturées ici sont présentes autour du moteur », explique Arnaud Henrion, gérant de Gammatial.
Vingt-cinq embauches pour 2018 Un succès énorme qui croît à mesure que s’étend le trafic aérien.
À tel point que le chef d’entreprise a, un temps, envisagé déménager. La transaction concernant un site de la petite couronne tourangelle ayant achoppé durant l’hiver, décision a finalement été prise de miser entièrement sur Richelieu.
De quoi faire naître au « petit » du secteur – il pèse toutefois près de 35 % du marché – des ambitions.
Près de vingt-cinq embauches sont espérées d’ici à la fin de l’année. Elles s’ajouteront aux quarante-trois techniciens déjà en poste.
Objectif : reconquérir le marché de l’automobile – abandonné fin 2015 au lendemain d’un incendie qui avait ravagé l’usine de Toulouse – et « élargir le champ des possibles ».
« Le produit est très léger, ne rouille pas… De nombreux secteurs ne l’exploitent pas », assure Arnaud Henrion. Pas encore.
« La seule fonderie familiale à capitaux indépendants » se voit donc bien conquérir le monde depuis la zone de Champigny-Richelieu.
Trois cents pièces sortent chaque mois de l’usine Gammatial. Et les cadences risquent de s’accélérer : Airbus prévoit, d’ici à vingt ans, un besoin de 28.000 appareils neufs pour les courts et moyens courriers.
pourquoi richelieu et l’aéronautique ?
C’est une question de surface disponible – 12.000 m2 laissés vides par la fermeture de Art et Meubles de France – qui a fini de convaincre le sous-traitant d’investir en Touraine.
« Par convenance personnelle aussi -il a auparavant aidé son épouse à redresser le domaine viticole de l’Aulée, à Azay-le-Rideau, NDLR-
et de proximité avec les principaux clients, basés en région parisienne », précise Arnaud Henrion.