La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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mercredi 23 Août, 2017
Catégorie : Selon la presse

Une statue pour Saint Ex –

Ici, une partie des moules initiaux qui servent à la fabrication de la statue en bronze. La technique ancestrale utilisée est celle de la cire perdue. Cette matière, après avoir été travaillée pour épouser la forme du modèle de la sculpture, sera à son tour emprisonnée entre deux moules en dur. Chauffée, la cire s’évaporera à travers des tuyaux, libérant ainsi un espace dans lequel le bronze pourra ensuite être coulé. Photo Joël Philippon

Photo Joël Philippon

Dans ce récipient, les fondeurs font chauffer, au gaz, pendant deux heures, du cuivre (90%) et de l’étain (10%). L’alliage donnera du bronze. Cette technique remonte à 5000 ans. Elle a été mise au point très probablement par les Sumériens de Basse-Mésopotamie (actuel Irak du sud). Photo Joël Philippon
Un thermomètre industriel permet de surveiller la température du chaudron. Le bronze sera coulé lorsqu’il atteindra une température de 1180° celsius. Plus chaud, il risquerait de former, au séchage, des trous. Plus froid, il ne serait pas assez visqueux et ne descendrait pas jusqu’en bas du moule. Photo Joël Philippon
Peu avant de couler le bronze, Maurice Adobati retire, à l’aide d’un ustensile spécial, des impuretés qui remontent à la surface de ce qui ressemble à un lac de lave. Aux moments les plus critiques, les fondeurs se protègent des projections avec des tenues en cuir : les gouttes de métal en fusion ruissellent sur cette matière. Photo Joël Philippon
Le bronze en fusion est prêt. C’est le moment d’utiliser un engin de levage pour retirer le creuset, avant d’en verser le contenu dans le moule du buste de Saint-Exupéry. La température dans l’atelier devient épouvantable. Tout le monde sue à grosse gouttes. Il fait déjà, à midi, presque 40° celsius à l’extérieur. Cette chaleur extrême mettra en échec la moitié des vidéos de notre iPhone. La technologie est bien peu de choses face aux forces de la nature! Photo Joël Philippon
Etonnant comme ce creuset fait penser à une sorte de marmite du diable! Là, il est approché du moule, dont on devine le sommet blanchâtre, enterré dans un mélange de sable, d’eau et d’argile. Ce mélange est destiné à empêcher l’éclatement du moule quand il se remplira du liquide plus que bouillant. L’important est de ne pas trop perdre de temps. La température des métaux en fusion chute très vite. Photo Joël Philippon
Aucun raté! La technique est parfaitement maîtrisée. Il fallait viser juste car le trou du moule n’est pas énorme! Rien ne sera versé à côté. On saluera au passage le professionnalisme de notre photographe, qui a eu vraiment chaud. De telles photos comportent toujours une part de risque. Des projections de bronze sont peu probables. Mais on ne sait jamais! Photo Joël Philippon
Deux heures se sont écoulées depuis le coulage du bronze. Le boss a tranché : « C’est bon, on peut y aller pour le décollage. » Le décollage n’a rien à voir avec celui d’un avion. Une fois relevé avec ce treuil, le moulage rempli du bronze solidifié est conduit vers l’extérieur. De bons biscoteaux sont indispensables pour lever cette masse de 500 kilos. Photo Joël Philippon
Ouf! ça y est! Le plus dur est fait. Maintenant, l’équipe est un brin stressée. Le bronze aura-t-il correctement pris? Y aura-t-il des défauts irréparables? Le coût très élevé du cuivre rendrait catastrophique, en terme budgétaire, toute répétition de l’opération. Les concepteurs n’ont pas du tout le droit à l’erreur. Photo Joël Philippon
Le moule, encore bouillant, doit être manipulé avec d’infinies précautions. Deux ouvriers commencent à retirer le plâtre, à coup de marteau et de hache. Là aussi, il faut y aller mollo pour ne surtout pas attaquer le bronze en dessous. Beaucoup de dextérité est requise. Et de l’endurance aussi. La chaleur est extrême. Photo Joël Philippon
On se croirait sur un chantier archéologique. Voire, sur un site du Moyen-Orient dévasté par la guerre. Le buste et le visage en bronze apparaissent enfin, sous le jet à haute pression d’un employé de la fonderie Adobati. Il s’est protégé d’une combinaison intégrale face au risque de projections brûlantes et pour ne pas inhaler de poussières elles aussi très chaudes. Photo Joël Philippon
Le voilà, Antoine de Saint-Exupéry! Commentaire à chaud, des fondeurs : « Magnifique résultat. Pas de défauts au coulage. Pas de trous. Le polissage se fera sans problèmes. » Pascal Jacquet, le sculpteur, est aux premières loges. Il n’en finit plus de prendre des photos et ne tient pas en place. L’homme est pudique. Mais on sent l’énorme émotion qui est la sienne. Son « bébé » est en train de naître sous ses yeux. Emotion aussi des Vandenbossche, tout premiers mécènes de la statue. Françoise est l’ancienne responsable des infrastructures de l’aéroport de Lyon-Satolas. « Je l’ai vu naître. Il n’y avait que des moutons autour. Alors aujourd’hui, cette statue, c’est mon deuxième bébé! », dit-elle. Photo Joël Philippon
Petite pitrerie pour la fin, suggérée par notre photographe survolté par la chaleur extrême et la beauté de toute cette journée de coulage. Maurice Adobati a enfilé, comme un gant, l’une des mains en bronze de la statue. Tout le monde rigole. Il y a eu des applaudissements nourris aux différents stades de l’opération. Il est 15 heures. Le buste va maintenant rejoindre l’atelier de polissage, sur le même site. Il brillera de mille feux. Entre fin août et mi-septembre, les différentes pièces de la sculpture seront soudées les unes aux autres et assemblées à une structure en inox. L’oeuvre sera inaugurée le 11 octobre sur le parvis de la gare TGV de Lyon-Saint-Exupéry, à côté de l’aéroport. Il manque encore 40000 euros aux porteurs du projet pour boucler leur budget (contact@brilaestonteco.com) Photo Joël Philippon
Ici, une partie des moules initiaux qui servent à la fabrication de la statue en bronze. La technique ancestrale utilisée est celle de la cire perdue. Cette matière, après avoir été travaillée pour épouser la forme du modèle de la sculpture, sera à son tour emprisonnée entre deux moules en dur. Chauffée, la cire s’évaporera à travers des tuyaux, libérant ainsi un espace dans lequel le bronze pourra ensuite être coulé. Photo Joël Philippon
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Ici, une partie des moules initiaux qui servent à la fabrication de la statue en bronze. La technique ancestrale utilisée est celle de la cire perdue. Cette matière, après avoir été travaillée pour épouser la forme du modèle de la sculpture, sera à son tour emprisonnée entre deux moules en dur. Chauffée, la cire s’évaporera à travers des tuyaux, libérant ainsi un espace dans lequel le bronze pourra ensuite être coulé. Photo Joël Philippon Maurice Adobati dirige avec ses fils la fonderie familiale à Mercurol, dans la Drôme. L’entreprise est connue pour réaliser les Bocuse d’or. Elle a pris le relais du sculpteur César, depuis sa mort. Photo Joël Philippon Dans ce récipient, les fondeurs font chauffer, au gaz, pendant deux heures, du cuivre (90%) et de l’étain (10%). L’alliage donnera du bronze. Cette technique remonte à 5000 ans. Elle a été mise au point très probablement par les Sumériens de Basse-Mésopotamie (actuel Irak du sud). Photo Joël Philippon Un thermomètre industriel permet de surveiller la température du chaudron. Le bronze sera coulé lorsqu’il atteindra une température de 1180° celsius. Plus chaud, il risquerait de former, au séchage, des trous. Plus froid, il ne serait pas assez visqueux et ne descendrait pas jusqu’en bas du moule. Photo Joël Philippon Peu avant de couler le bronze, Maurice Adobati retire, à l’aide d’un ustensile spécial, des impuretés qui remontent à la surface de ce qui ressemble à un lac de lave. Aux moments les plus critiques, les fondeurs se protègent des projections avec des tenues en cuir : les gouttes de métal en fusion ruissellent sur cette matière. Photo Joël Philippon Le bronze en fusion est prêt. C’est le moment d’utiliser un engin de levage pour retirer le creuset, avant d’en verser le contenu dans le moule du buste de Saint-Exupéry. La température dans l’atelier devient épouvantable. Tout le monde sue à grosse gouttes. Il fait déjà, à midi, presque 40° celsius à l’extérieur. Cette chaleur extrême mettra en échec la moitié des vidéos de notre iPhone. La technologie est bien peu de choses face aux forces de la nature! Photo Joël Philippon Etonnant comme ce creuset fait penser à une sorte de marmite du diable! Là, il est approché du moule, dont on devine le sommet blanchâtre, enterré dans un mélange de sable, d’eau et d’argile. Ce mélange est destiné à empêcher l’éclatement du moule quand il se remplira du liquide plus que bouillant. L’important est de ne pas trop perdre de temps. La température des métaux en fusion chute très vite. Photo Joël Philippon Aucun raté! La technique est parfaitement maîtrisée. Il fallait viser juste car le trou du moule n’est pas énorme! Rien ne sera versé à côté. On saluera au passage le professionnalisme de notre photographe, qui a eu vraiment chaud. De telles photos comportent toujours une part de risque. Des projections de bronze sont peu probables. Mais on ne sait jamais! Photo Joël Philippon Deux heures se sont écoulées depuis le coulage du bronze. Le boss a tranché : « C’est bon, on peut y aller pour le décollage. » Le décollage n’a rien à voir avec celui d’un avion. Une fois relevé avec ce treuil, le moulage rempli du bronze solidifié est conduit vers l’extérieur. De bons biscoteaux sont indispensables pour lever cette masse de 500 kilos. Photo Joël Philippon Ouf! ça y est! Le plus dur est fait. Maintenant, l’équipe est un brin stressée. Le bronze aura-t-il correctement pris? Y aura-t-il des défauts irréparables? Le coût très élevé du cuivre rendrait catastrophique, en terme budgétaire, toute répétition de l’opération. Les concepteurs n’ont pas du tout le droit à l’erreur. Photo Joël Philippon Le moule, encore bouillant, doit être manipulé avec d’infinies précautions. Deux ouvriers commencent à retirer le plâtre, à coup de marteau et de hache. Là aussi, il faut y aller mollo pour ne surtout pas attaquer le bronze en dessous. Beaucoup de dextérité est requise. Et de l’endurance aussi. La chaleur est extrême. Photo Joël Philippon On se croirait sur un chantier archéologique. Voire, sur un site du Moyen-Orient dévasté par la guerre. Le buste et le visage en bronze apparaissent enfin, sous le jet à haute pression d’un employé de la fonderie Adobati. Il s’est protégé d’une combinaison intégrale face au risque de projections brûlantes et pour ne pas inhaler de poussières elles aussi très chaudes. Photo Joël Philippon Le voilà, Antoine de Saint-Exupéry! Commentaire à chaud, des fondeurs : « Magnifique résultat. Pas de défauts au coulage. Pas de trous. Le polissage se fera sans problèmes. » Pascal Jacquet, le sculpteur, est aux premières loges. Il n’en finit plus de prendre des photos et ne tient pas en place. L’homme est pudique. Mais on sent l’énorme émotion qui est la sienne. Son « bébé » est en train de naître sous ses yeux. Emotion aussi des Vandenbossche, tout premiers mécènes de la statue. Françoise est l’ancienne responsable des infrastructures de l’aéroport de Lyon-Satolas. « Je l’ai vu naître. Il n’y avait que des moutons autour. Alors aujourd’hui, cette statue, c’est mon deuxième bébé! », dit-elle. Photo Joël Philippon Petite pitrerie pour la fin, suggérée par notre photographe survolté par la chaleur extrême et la beauté de toute cette journée de coulage. Maurice Adobati a enfilé, comme un gant, l’une des mains en bronze de la statue. Tout le monde rigole. Il y a eu des applaudissements nourris aux différents stades de l’opération. Il est 15 heures. Le buste va maintenant rejoindre l’atelier de polissage, sur le même site. Il brillera de mille feux. Entre fin août et mi-septembre, les différentes pièces de la sculpture seront soudées les unes aux autres et assemblées à une structure en inox. L’oeuvre sera inaugurée le 11 octobre sur le parvis de la gare TGV de Lyon-Saint-Exupéry, à côté de l’aéroport. Il manque encore 40000 euros aux porteurs du projet pour boucler leur budget (contact@brilaestonteco.com) Photo Joël Philippon
Ils ont presque gagné leur pari, Gérard Ravouna, fondateur du festival de BD de Lyon, Pascal Jacquet, sculpteur, et

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