La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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jeudi 20 Juil, 2017
Catégorie : Economie

Le dossier GM & S est en train de tourner au jeu de dupes.

L’État, lui, par la voix du ministère de l’Économie, a accusé le groupe PSA -dont il est actionnaire- de mettre en péril le projet de reprise en refusant d’investir 5M€. Ce que le constructeur automobile a démenti hier, arguant d’un engagement de 4M€ et d’un carnet de commandes ferme. Renault est aussi prêt à investir 5M€. Et a été bien mal payé en retour puisqu’après la fonderie de PSA à Sept-Fons, les salariés de GM & S ont bloqué, hier, un site logistique de Renault dans l’Allier. Pour le personnel, il s’agissait de maintenir la pression sur tous les acteurs engagés dans le dossier. Tout en sachant que PSA a averti qu’en cas de nouveau blocage d’un de ses sites, il se désengagera.

« L’État ne peut pas tout », avait déclaré en son temps Lionel Jospin à propos de la fermeture d’une usine Michelin. Cette phrase continue de hanter les nuits de tous les hommes politiques. Elle n’est pourtant pas dénuée de bon sens. Il est, certes, du devoir d’un gouvernement de mobiliser tous les services de l’État pour aider une entreprise à franchir un cap difficile. Cela ne peut cependant se faire à n’importe quel prix. Ce qui vaut pour les contribuables vaut pour les grandes entreprises françaises.

En imposant à PSA et à Renault de se porter au secours de GM & S, entreprise historiquement en difficulté avec trois redressements judiciaires en huit ans, le ministre de l’Économie avait déjà outrepassé son rôle. La présence de l’État au capital des deux constructeurs ne l’autorise pas, en effet, à se mêler de la gestion au quotidien. Que PSA veuille ou non financer les investissements à GM & S, accuser le groupe automobile, comme l’a fait Bruno Le Maire lundi soir, dénote aussi d’une terrible méprise. Le volontarisme politique ne peut se transformer en dirigisme étatique, surtout s’agissant d’entreprises privées. L’État a peut-être permis à PSA d’éviter de passer sous le contrôle du chinois Dongfeng, cela ne l’autorise pas à prendre les commandes, fût-ce pour sauver GM & S. L’empreinte jupitérienne du président Macron, légitime sur les services de l’État, a ses limites.

Zone de commentaire !

1 commentaire pour : "Le dossier GM & S est en train de tourner au jeu de dupes."

  1. Quant à GMD, il avance à reculons sur le dossier. En position de force, le possible repreneur ajoute des exigences au fil du processus. Pour reprendre 120 salariés, il réclame 15 millions d’euros afin de moderniser l’usine, à l’arrêt depuis début juin. Bruno Le Maire a annoncé mercredi avoir réuni cette somme.

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