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Par : piwi
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mercredi 15 Mar, 2017
Catégorie : Economie

L’obsolescence programmée, mythe ou réalité ?

source my little blog fonderie –

Selon l’ADEME, la notion d’obsolescence programmée est un stratagème par lequel un bien verrait sa durée de fonctionnement sciemment réduite dès sa conception par un industriel, limitant ainsi sa durée d’usage afin de pousser au réachat fréquent du produit. Un projet de loi a été déposé en mars 2013 au sénat par le groupe écologiste pour condamner cette pratique dont certains industriels sont soupçonnés et augmenter la durée de vie des produits. Mais l’obsolescence programmée nous semble un mythe de notre société de consommation car son utilisation par les industriels supposerait des pratiques coordonnées alors qu’il est beaucoup plus simple de jouer sur une autre type d’obsolescence (effet de mode, amélioration technologique majeure) qui elle est tout à fait légale.

obsolescence programmée.

Plusieurs types d’obsolescence
Si le concept de développement durable pousse a avoir des produits manufacturés qui durent le plus longtemps possible, la notion d’obsolescence d’un produit est complexe et recouvre plusieurs notions :

L’obsolescence technologique lorsqu’un nouveau modèle dépasse -par ses performances techniques- l’ancien modèle. Cela pousse naturellement le consommateur, alors même que l’ancien modèle marche encore, à vouloir acquérir un produit plus performant

L’obsolescence psychologique lorsque l’effet de mode est tel que l’ancien produit semble démodé et « has been » et sans que le nouveau produit apporte réellement un avantage technique évident
L’obsolescence par incompatibilité lorsque le produit fonctionne encore mais que le produit et ses composants ne sont plus fabriquées (interdisant toute réparation) ou que les périphériques associés sont dépassés et inutilisables (port USB d’ancienne génération)

L’obsolescence programmée réelle où le produit tombe en panne après un certains nombre de cycle d’utilisation parce qu’une pièce est prévue pour se dégrader rapidement et que le produit ne peut pas être facilement réparée (ou à un coût incompatible avec la valeur du produit)
L’obsolescence programmée, un mythe ?
Si certains exemples d’obsolescence programmée ont pu être plus ou moins démontrés (bas Nylon, ampoules électriques ou imprimantes) essentiellement outre-atlantique, le concept même d’obsolescence programmée généralisée pourraît n’être qu’un mythe car que gagnerait une entreprise à réduire la durée de vie d’un produit, au risque que le consommateur aille voir ailleurs et choisisse une marque concurrente plus durable.

Dans les faits, la robustesse d’un produit est un compromis entre son coût de fabrication et le prix d’achat que le consommateur est prêt à y consacrer. Il est clair que si certains produits sont 2 à 3 fois onéreux à l’achat (les robots de cuisine à usage des collectivité par rapport aux robots à usage des ménages), c’est aussi que leur robustesse et le nombre de cycles d’utilisation qu’ils peuvent endurer est bien plus grand. A l’extrêmité de la gamme, nous avons tous fait au moins une fois l’expérience de l’outil de bricolage chinois très peu cher mais qui est quasi-hors d’usage après sa première utilisation (le «  »tournevis jetable »). Dans ce cas, personne ne penserait à invoquer une obsolescence programmée, mais plutôt une qualité très dégradée (en adéquation avec son coût de fabrication dérisoire).

L’obsolescence programmée, pour pouvoir fonctionner, suppose que la plupart des industriels vendant le même produit, l’affaiblissent de manière coordonnée et forment un cartel. Sinon, celui qui ne pratiquerait pas cette obsolescence en tirerait un tel avantage qu’il deviendrait vite leader de son marché et écraserait ses concurrents.

Cela suppose aussi que les équipes d’ingénieurs et de techniciens -en charge du développement et de la conception d’un produit- le dégradent sciemment, ce qui va à l’encontre de la notion de qualité et de la fierté naturelle de concevoir un produit efficient.

Enfin, la durée de vie en fatigue (traction-compression ou flexion alternée) d’un composant mécanique est une notion statistique qui exclut que l’on puisse « programmer » la casse dudit composant après un certain nombres de cycles d’utilisation. Tout au plus peut-on prédire une probabilité de rupture. Et lorsqu’un produit est composé de plusieurs centaines (ou milliers) de pièces, il apparaît très complexe de programmer une casse ou une rupture volontaire dans le temps d’autant plus que l’usage qu’en font les consommateurs (et les efforts auquel est soumis le produit et certains de ses composants critiques) est souvent très variable.

En conclusion, il nous semble que l’obsolescence programmée réelle (avec dégradation volontairement accélérée) est davantage un mythe de la société de consommation qu’une réalité.

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