est « le plus grand défi des chefs d’entreprise actuels ». En quoi modifie-t-elle le rôle du dirigeant ?
Le dirigeant a la responsabilité d’écrire la feuille de route « numérique » de l’entreprise. Il doit y prévoir des échéances pour chaque étape de la construction de plates-formes numériques et faire, coûte que coûte, respecter ces délais. Ces plates-formes permettent à l’entreprise de se connecter avec ses clients, ses partenaires et ses employés. Avec le
comité de direction, le dirigeant suit l’avancement des projets sans tolérer le moindre retard. Il y aurgence ! Le patron doit prendre conscience de l’impact du numérique sur son entreprise. C’est le challenge de Pierre-André de Chalendar son successeur à la tête de Saint... quand le mien était la mondialisation.
Aucun métier de service ou industriel n’est épargné. En privilégiant la croissance sur la rentabilité, la logique de l’économie
numérique permet à des start-up de grossir vite jusqu’à occuper une position de monopole. Tout dirigeant qui laisse grossir une start-up sur sa chaîne de valeur met son entreprise en danger.
Pourquoi insistez-vous tant sur le contrôle alors que le numérique favorise le
bottom-up au détriment du top-down ?
L’entreprise numérique repose sur un savant équilibre entre décentralisation et contrôle.Mais les points fondamentaux que sont la feuille de route et le respectdes délais doivent être centralisés.
Toutes les entreprises numériques efficaces,d’Amazon à Facebook,fonctionnent ainsi. Dans la grande entreprise,le chief
digital officer doit venir rendre des comptes sur la transformation numérique du groupe au comité de
direction tous les deuxmois.Une vingtaine de critères sont à suivre : le taux de croissance des utilisateurs,le
chiffre d’affaires sur Internet,le tauxd e satisfaction, etc.
Que peut faire le dirigeant quand un retard survient ?
C’est à lui d’agir immédiatement pour trouver une solution. Il vaut mieux parfois doubler les équipes que d’accepter un délai. C’est l’esprit start-up, les grands groupes doivent s’en pénétrer.
les Echos