Claas adapte son usine du Mans au tracteur sur mesure.
Par Piwi,
mardi, 24 janvier 2017.
Lien permanent
Technique
Les Echos - Emmanuel Guimard - illustrations piwi -
L’industriel doit soulager la « charge cognitive » de ses ouvriers, confrontés à 112 modèles différents.
Sur une quarantaine de tracteurs fabriqués chaque jour par Claas, au Mans, pas un n’est identique. Chaque engin est une pièce quasi unique en fonction de la puissance, des usages, des options…Le tracteur destiné à l’Ouzbékistan ,par exemple, n’aura pas la même motorisation que celui de l’agriculteur allemand, soumis à des normes d’émission plus draconiennes.
L’usine, filiale du groupe allemand Claas, exporte 70 % de ses machines. Ainsi, le site industriel, qui emploie 650 salariés, est passé de 40 modèles différents en 2003 à 112 aujourd’hui. En 2021, on comptera au moins135 types de tracteurs. C’est là un véritable casse-tête pour l’ouvrier sur la chaîne. « L’effort cognitif auquel les opérateurs feront face deviendra la limite de l’outil de production », mentionne Pierre Grondin, directeur du site, qui a fait appel à des chercheurs de l’université de Dortmund pour quantifier cette limite de mémorisation et trouver des solutions. « Il y a peu de littérature sur cette question pourtant cruciale, mentionne le dirigeant. Il existe des solutions techniques, mais toutes ne sont pas adaptables. »

Digitaliser
Naturellement, c’est principalement dans l’outil numérique que réside la solution. Une première tranche de 2,6 millions d’euros vient d’être décidée pour « digitaliser » un tronçon de la chaîne. L’investissement total ira largement au-delà. « L’enjeu, est de remettre à l’opérateur uniquement les pièces dont il a besoin pour qu’il se concentre sur sa mission », résume Pierre Grondin. L’autre objectif est de bien doser l’information, au bon moment, en fonction de la qualification de l’opérateur.
Autrement dit, il ne faut pas noyer le vétéran et bien informer le novice. Chacun devra valider sur écran sa manipulation, si la bonne pièce a été montée. « On veut du cousu main », mentionne Pierre Grondin. Les choix techniques restent à finaliser entre la tablette embarquée, le monitoring au bras ou d’autres options. Depuis qu’il a repris l’usine du Mans, en 2003, Claas y a investi 160 millions d’euros.
Il entend donc poursuivre cet effort en dépit du faible niveau d’activité actuel, lié à la crise agricole et aux mauvaises récoltes de l’année en Europe.
1 réactions
1 De Jaqe W - 26/01/2017, 09:14
Cher PIWI
tu as l'air aussi heureux qu'un enfant recevant un jouet inattendu !!
Jaqe W