Par Piwi,
samedi, 19 novembre 2016.
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Le monde en comptera 80 milliards en 2020. Les objets connectés font désormais partie de notre quotidien et comptent bien le révolutionner !
Est-on bien au clair sur ce que sont vraiment les objets connectés ?
Il existe en tout cas une définition simple : ce sont des objets capables de recevoir et de transmettre des données via internet.
L’objet connecté commence au niveau le plus simple avec par exemple Linky, le capteur intelligent d’EDF, qui se contente de renvoyer des données de consommation à un serveur.
Au niveau au-dessus ce serait par exemple, le tensiomètre connecté qui va non seulement prendre la tension d’un patient mais également permettre de faire de la prévention des risques parce qu’il est couplé à un système de suivi médical.
Puis au sommet, il y a l’objet connecté que, tout le monde connaît, le smartphone ! L’objet connecté par excellence.
On parle « d’internet des objets » et non des objets connectés. Pourquoi ? C’est une subtilité de langage ?
Non, l’internet des objets, ce sont les objets connectés certes, mais c’est aussi le Big Data, c'est-à-dire l’énorme volume de données captées par les objets connectés et hébergées dans le cloud (les différents serveurs connectés au réseau) , plus tout ce qui relève des capacités de traitement de ces données avec le déploiement de l’intelligence artificielle.
Les vrais enjeux économiques sont au niveau des services que l’on peut créer à partir de l’objet connecté :
les smart grids (réseaux électriques intelligents), ou la création de services d’optimisation de la production et de la consommation d’énergie à partir de capteurs.
Waze (application GPS) est un service d’information et de régulation du trafic créé à partir des données recueillies par les smartphones des utilisateurs. Et ce n’est qu’un début.
Ces innovations constituent « une révolution » ?
Ce n’est pas tant l’innovation en tant que telle qui est « révolutionnaire », mais son déploiement. Il y aura 80 milliards d’objets connectés en 2020. Autant dire qu’ils seront partout !
Dans le monde professionnel, ils accompagnent le développement du e-commerce avec la gestion logistique et celle de la traçabilité par exemple.
Dans l’industrie, c’est « l’usine du futur » (les Allemands disent « l’industrie 4.0 ») équipée de capteurs pour optimiser la production. C’est aussi la robotisation et l’automatisation des tâches.
Nos villes aussi sont connectées. On parle de smart cities (villes intelligentes) parce qu’elles utilisent l’internet des objets pour gérer la sécurité, le trafic routier, la distribution d’énergie, etc.
Et puis dans l’espace privé, on trouve les smartphones bien sûr mais aussi de l’assistance aux tâches domestiques… la révolution, c’est l’écosystème qui se développe autour, c’est-à-dire les complémentarités qu’il suscite. L’innovation Vélib’ sans l’innovation smartphone (sans l’application qui permet de géolocaliser un vélo disponible ou une place libre), ça ne marche pas !
Et pourquoi faut-il se préparer à cette révolution ? Qu’est-ce qu’il faut réguler ?
La préconisation, inventer une « régulation pro-innovation ». Et cette régulation a deux finalités : protéger et favoriser le développement.
La protection, c’est d’abord celle des données personnelles. Elle est centrale parce que si l’usager n’a pas confiance, il n’utilisera pas le service. La protection c’est aussi la question de la cybersécurité. Pour la téléphonie mobile, c’est plus facile car il y a peu d’acteurs qui doivent obtenir des autorisations.
Pour les réseaux libres de type Wifi, mais à plus grande portée, qui se développent, il y a des règles à inventer.
L’État peut accompagner en veillant notamment aux conditions de la concurrence pour ne pas être dépendant d’un seul acteur, mais il ne peut pas imposer parce que la norme sera un « standard de fait » correspondant aux usages qui se développeront.
Propos recueillis par Céline Mareuge pour Le supplément de France Stratégie