La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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jeudi 30 Avr, 2015
Catégorie : Economie

Pénurie grave dans les plastiques….va-t-on repenser à des solutions fonderie ???

A partir de Janvier/Février 2015, deux éléments majeurs ont fait basculer le marché en asséchant dans des proportions jamais connues l’offre de matières en Europe, principalement pour les dérivés de l’éthylène et du propylène. Tout d’abord, les cas de Forces Majeures et de fermetures pour maintenance ont fleuri à travers toute l’Europe. Ainsi, au moment de l’écriture de cet article, ce ne sont pas moins de 7 cas de Force Majeure qui sont en cours, principalement sur des Polyéthylènes (PE) et des Polyropylènes (PP).

La coïncidence dans le temps de ces Forces Majeures a été dénoncée par de nombreuses associations représentant les transformateurs dont la Fédération de la Plasturgie et des Composites en France. Le syndicat de l’emballage allemand, IK, a même parlé de « proportions épidémiques » et explicitement fait part de ces doutes sur le fait que ces Forces Majeures (FM) soient toutes vraiment dues à des problèmes sur les sites de production en soulignant que les fournisseurs n’ont pas donné les informations suffisantes pour expliquer ces FM et que c’est aux producteurs de constituer des stocks préventifs pour pallier à ce type d’incidents. L’association considère aller jusqu’à des poursuites sur la base des lois antitrusts mais reconnait que l’issue serait longue et incertaine…

Dans le même temps, la forte dépréciation de l’euro par rapport au dollar accélérée par la politique de quantitative easing de la Banque Centrale Européenne a brusquement modifié les flux d’importations et d’exportations en polymères et en monomères. Ainsi, à mi-avril 2015 la valeur de l’euro est de 15% inférieure à celle de septembre 2014 (cf. graphique). Exporter vers l’Europe est donc devenu beaucoup moins attractif. L’exemple du PEBDL (polyéthylène à basse densité linéaire) est significatif sur ce point : les importations ont baissé d’un tiers dès janvier 2015 (par rapport à janvier 2014). Sur le même mois de janvier, les exportations ont fait un bond3 et l’Europe est devenue exportatrice nette, sur une matière que le Vieux Continent ne produit déjà pas dans des volumes suffisants pour subvenir à la demande locale.

Les effets des arrêts de production en Europe conjugués à la fuite d’une part des volumes vers d’autres zones du monde – où en plus la demande repart – sont exacerbés par le fait que tous les acteurs de la chaîne : producteur – distributeur – transformateur, essaient de travailler le plus possible en flux tendus, avec un minimum de stock. En cas de pénurie, il n’y a pratiquement aucun amortisseur, le marché est ainsi rendu hyper réactif.


Conséquences : ruptures d’approvisionnements, ralentissement de l’activité, contraction des marges et incertitude pour les mois à venir

Les plasturgistes européens se retrouvent donc dans un marché de forte pénurie. Certains se voient contraints de réduire leur activité faute de pouvoir s’approvisionner en certains grades et la majorité subissent des hausses incontrôlées des prix. Ainsi, la réduction drastique de l’offre entraine un décrochage entre le prix du pétrole/naphta/monomère d’une part et certains polymères d’autres parts. Un exemple en est donné dans le graphique pour le PEHD (Polyéthylène Haute Densité) et le PEBDL qui montre clairement que les producteurs ont vu leurs marges fondre en février 2015 et qu’à partir de mars, les phénomènes de rationalisation de l’offre permettent une hausse exponentielle des prix des polymères, déconnectée de l’évolution du prix du naphta qui lui n’augmente que modérément. Pour les plasturgistes qui ont leurs contrats de vente indexés sur le monomère, les marges se réduisent dangereusement.

C’est donc une situation sans précédent et généralisée à toute l’Europe que les acheteurs de polymères doivent affronter en ce printemps 2015. Comme le résume Plastics Information Europe dans son analyse du marché à la mi-avril : “ The dramatic situation on the European standard thermoplastics market in early April defies recent memory ». PIE prévient que des usines entières pourraient être arrêtées pour cause de rupture, principalement les extrudeurs qui dépendent de grosses quantités, une situation « jamais connue depuis que PIE a commencé ses analyses du marché des polymères au milieu des années 80. »

Fait significatif, les prix spot des matières rattrapent voire dépassent celui des prix contrats (cf. graphique, exemple du PP copolymère injection). Dans un marché de forte pénurie, les acheteurs prennent les dernières quantités disponibles à « n’importe quel prix ».

Sandrine ALNET – Responsable du Service d’Intelligence Economique d’Allizé-Plasturgie

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