La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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mercredi 29 Avr, 2015
Catégorie : Economie

Norbert passe sous pavillon américain

Le rachat de Norbert Dentressangle par le groupe américain XPO Logistics couronne, certes, des décennies de création de valeur et d’emplois. C’est aussi, dès lors que le fondateur et sa famille voulaient passer la main, la meilleure option pour les salariés du groupe aux camions rouges, tant la complémentarité avec leurs homologues américains est forte. Mais difficile de chasser l’idée que ce rachat aurait pu être mené en sens inverse. Car, dans ce nouveau géant, membre du Top 10 mondial de son secteur, fort de 8,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires, c’est le français qui, avec ses 5,5 milliards de dollars (5,1 milliards d’euros), pèse le plus. Son président du directoire, Hervé Montjotin, conduira les opérations européennes du nouvel ensemble. Mais le poste de pilotage sera désormais dans le Connecticut, et plus à Lyon…

La saga Dentressangle, pépite des services B to B, est un cas d’école pour la vision stratégique, la structuration de cette super-ETI et cette performance durable dont les entreprises familiales sont des championnes. Depuis que Norbert Dentressangle, fils de Georges et Thérèse qui géraient une dizaine de camions, a créé sa propre société en 1979 pour au début livrer à Londres des pommes du Rhône, il n’a cessé de montrer la voie à suivre.

Il a très tôt misé sur la qualité de service pour échapper à la spirale de la baisse des prix, innové pour faire tourner ses camions au maximum de leurs capacités, formé ses chauffeurs pour optimiser la sécurité en même temps que le budget carburant. Le groupe s’est diversifié dans la logistique, puis dans la commission de transport. L’entreprise s’était au passage introduite en Bourse, elle avait transformé sa gouvernance, lorsque le fondateur avait pris la présidence du conseil de surveillance pour laisser le volant du directoire à Hervé Montjotin.

Tous deux avaient ouvert un nouveau chapitre aux allures de rêve américain avec le rachat de Jacobson à l’été 2014… Cette conquête de l’Ouest se poursuivra donc sous l’étendard XPO. Cela pourrait raviver des débats sur l’écosystème français où les fleurons de l’entrepreneuriat n’auraient trop souvent d’autre issue pour atteindre le niveau mondial que de s’adosser à des alliés étrangers. Au lieu de se couvrir la tête de cendres, il vaut mieux se réinterroger sur les finalités du leadership. L’une d’elles, l’ultime, si le dirigeant ne veut ou ne peut ni conduire la prochaine grande offensive ni passer le flambeau dans son entourage direct, est de s’assurer que l’entreprise aura les moyens de continuer à grandir. En ce sens, Norbert Dentressangle vient de donner un coup de volant qui s’imposait.

En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/journal20150430/lec1_idees_et_debats/02139324597-coup-de-volant-1115724.php?d0JJtsDFKfeJr2mc.99#xtor=EPR-7-%5Bmatinale%5D-20150430-%5BProv_%5D-1677695%402

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8 commentaires pour : "Norbert passe sous pavillon américain"

  1. XPO Logistics va racheter l’entreprise pour pour 3,24 milliards d’euros pour donner naissance à un géant mondial. L’Américain s’engage à ne pas supprimer d’emplois pendant au moins 18 mois à compter de la conclusion de la transaction, qui devrait avoir lieu au second semestre 2015. Le groupe lyonnais emploie 42.350 personnes.

  2. Sommes nous aussi nuls et naîfs, pour laisser racheter toutes nos meilleures entreprises (et il y en a beaucoup), celles qui comptent sur le plan international, technique, financier, par des firmes étrangères….

    On a l’impression que la France est devenue :
    – un vaste marché où chacun se sert et rachète le meilleur : mais pas pour le meilleur pour le personnel à terme, ni pour l’avenir de l’industrie et l’indépendance du pays!! Une perte également de savoirs, de techniques, qui ne pourront jamais être ré-appris, reconquis : ce qui est perdu est définitivement perdu.

    Que restera-t-il dans 10-20 ans? Des fonctionnaires (ça, on, n’en manquera jamais), mais aussi dans le privé : des intérimaires, des temps partiels, des stagiaires…tous « exploités » au profit d’intérêts et d’actionnaires étrangers!!

  3. Mèkilékon fait du mélanchonisme et va bientôt s’inscrire à la CGT si ce n’est déjà fait et sa reconversion comme petit facteur est en bonne voie pour se rapprocher du NPA !
    Même si on peut être partiellement d’accord avec son constat et critiquer, ce qui est facile, que faut-il faire pour contrer de tels faits ?
    Cela fait des siècles que nous sommes gouvernés par des énarques fonctionnaires qui n’ont jamais rien compris de l’industrie et du commerce surtout qu’il est devenu international. Mais là aussi la solution n’est à la portée que de nos politiques autrement dit : il n’y a pas de solution si ce n’est une révolution, mais l’expérience nous montre que cela n’abouti jamais à rien de bien.
    Alors ????

  4. Monsieur le Bébert de la Fonderie, je ne sais ce qui me vaut cette agressivité ?
    Ce n’est pas ici le lieu de polémique politicienne. La vôtre me parait donc tout à fait déplaçée. On ne se connait pas, que je sache. On a surement pas les mèmes valeurs.
    Pour vôtre information, en tant que citoyen, j’ai ma propre vision des choses, ne vous déplaise. Je ne fais, et n’ai jamais fait partie d’aucune organisation syndicale et politique. Je m’en méfie comme le loup blanc !!J e suis bien trop attaché à ma liberté d’opinion, de ton, de pensée, croyez moi. Droite, gauche, centre, etc, toutes ces cases politiques ne signifient absolument rien pour moi. Que des mots, des attitudes, des pièges à électeurs gogos…comme vous peut être !!

    Je ne vous salue pas, ne reconnaissant pas ici un confrère sensé dans ces propos agressifs et gratuits

    Mèkilékon

  5. OK, mais quelle est ou quelles sont les solutions à votre problématique ???
    Des propositions, oui des propositions pour inverser ou contrer votre constat ! Là est la question.

  6. Je pense que Norbert Dentressengle, avant de créer la société que l’on connait, était transporteur.
    Je pense aussi que c’est lui qui nous livrait les mitrailles d’alliages cuivreux à Massy, en provenance de la Drôme, dans les années 1974-1975. A cette époque l’affineur BOUR possèdait une usine de tri de déchets d’alliages cuivreux à Bourg les Valence (roues Peugeot en Cu Sn 12, anodes de cuivres, pièces de récupération en cupro-aluminium).

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