La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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samedi 20 Sep, 2014
Catégorie : Wiki fonderie

MONTREAL : FONDERIE DARLING

Rencontre avec sa Fondatrice et Directrice Caroline Andrieux, pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de ce projet au centre de la réflexion sur la présence de l’art et le rôle de l’artiste au cœur de la ville.

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Bonjour Caroline, dans quelles circonstances et quel contexte avez-vous créé La Fonderie Darling il y a une dizaine d’années ?

Caroline Andrieux

Je suis française et au début de ma carrière d’historienne de l’art à Paris en 1987, j’ai créé et animé avec Christophe Pasquet Usines Ephémères. Cette association avait pour vocation de transformer des bâtiments industriels désaffectés en lieux de création. L’objectif principal était d’aider des artistes et de soutenir la jeune création en mettant à leur disposition des espaces de travail peu coûteux et souvent originaux. Parmi les lieux de création développés dans des sites en déshérence, il y a eu L’Hôpital Ephémère dans l’ancien Hôpital Bretonneau. De 1990 à 1997, l’Assistance Publique-hôpitaux de Paris a autorisé l’association à exploiter les 15 000m2 de ce bâtiment. Transformé en l’un des plus grands centres artistiques européens, l’Hôpital Ephémère a hébergé des créateurs de toutes les pratiques et de tous les continents. Durant sept ans, l’Hôpital est devenu la résidence de plus de cinq cents plasticiens, de trois cents groupes de musiques et un lieu de référence international. Nous avons eu la visite d’une personne du Ministère de la Culture du Québec. Séduit par ce concept de réhabilitation de sites industriels désaffectés, très nombreux à l’époque, le Ministère de la Culture nous a invité en mission de prospection afin de voir comment nous pourrions mettre au service de la ville de Montréal notre expérience et nos compétences en la matière.

En 1992, nous sommes arrivés dans ce quartier du Faubourg des Récollets où effectivement tout était à l’abandon. J’avais les yeux qui pétillaient car des lieux comme la Fonderie Darling il y en avait une bonne dizaine ! Tout le quartier, qui est pourtant central à Montréal, était complétement abandonné. Il y avait beaucoup d’artistes installés dans cette zone. Je me suis tout de suite rendue compte de l’énorme potentiel des lieux. En rentrant à Paris nous avons travaillé avec mon associé pour développer un nouveau projet à Montréal. Nous avons d’abord obtenu une bourse de l’Institut Culturel Français, puis du Ministère de la Culture de Montréal pour créer en 1993, avec deux québécois, l’association Quartier Ephémère. Ensuite, tout est allé très vite, la ville nous a prêté un bâtiment désaffecté pour cinq ans. A l’époque nous étions sur le vieux port en face du silo n°5, c’était magnifique. Je n’avais pas forcément l’intention de venir habiter à Montréal, mais deux personnes se sont finalement retirées du projet et il fallait choisir entre fermer l’association ou venir s’installer ici. J’ai finalement fait ce pari, car c’était une superbe opportunité et un nouveau défi à relever. Je suis donc venue m’installer avec ma famille et j’ai développé l’association Quartier Ephémère, qui s’est donnée pour mission de soutenir la création, la production et la diffusion d’œuvres d’arts visuels. En investissant divers espaces industriels hors normes, Quartier Éphémère avait pour but de les préserver et les mettre en valeur, tout en offrant des œuvres d’art à un large public. Il s’agissait également d’ouvrir de nouvelles pistes d’inspiration, d’éveiller la sensibilité du grand public à l’art actuel et de modifier la dynamique sociale.

Fonderie Darling © guy l’heureux et l’installation de Claude Lévêque

Ce concept a bien marché, on a développé dans le quartier pendant cinq ans de magnifiques projets in situ, comme Panique au Faubourg, en 1997, qui a été un vrai déclencheur, puisque Claude Lévêque avait fait une magnifique installation dans cette fonderie. Cet événement a vraiment marqué la nature de notre organisme et nous a permis d’en lancer d’autres tout aussi ambitieux, tels Silophone transformant les cylindres du silo n°5 en instruments de musique, Tunnel, qui consistait à présenter dans le tunnel condamné Wellington, une installation sonore de l’artiste écossais Marcus Mac Donald, Plan Large, qui investissait des panneaux publicitaires abandonnés… Bref on a développé de nombreux projets dans ce quartier, ce qui a permis de le relancer.

En 1998, nous cherchions de nouveaux locaux, La Fonderie Darling, bâtiment dans lequel nous avions monté l’installation de Claude Lévêque, devait être rasée, alors nous nous sommes installés dans les bâtiments pour militer contre cette décision et récupérer cet édifice pour l’association. On a fini par convaincre les autorités de la ville que ce lieu était idéal pour ouvrir un centre d’art, car il possédait d’un côté un grand espace que nous pouvions dédier à des expositions et de l’autre un espace divisible en ateliers d’artistes. Les deux bâtiments ont finalement été réunis en 2006 grâce au soutien des Ministères de la Culture du Québec et du Canada.

Aujourd’hui on vous prête donc les bâtiments?

Non, l’association a acheté le bâtiment qui héberge les ateliers d’artistes. Pour l’espace qui abrite les expositions, nous avons un bail emphytéotique jusqu’en 2032, avec une option d’achat ferme et exclusive de 400 000 dollars pour notre organisme. C’est bien en dessous de la valeur réelle du lieu et c’est un vrai cadeau de la part de la ville de Montréal pour notre association!

Combien de personnes travaillent à la Fonderie Darling ?

On est 6 employés et lorsqu’il y a des expositions nous embauchons quelques personnes supplémentaires.

Combien d’expositions par an sont organisées à la Fonderie Darling ?

Nous montons en général entre 6 à 7 expositions par an.

Combien recevez-vous de dossiers par an ?

Nous recevons à peu près 300 dossiers de demandes de résidences et une centaine pour les espaces d’expositions.

Fonderie Darling

745, rue Ottawa
Montréal, Québec H3C 1R8
www.fonderiedarling.org

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1 commentaire pour : "MONTREAL : FONDERIE DARLING"

  1. Tout ce texte !!! Où n’est même pas évoqué quelle était la spécialité de cette fameuse fonderie dont on ne connait pas non plus la taille.
    Du domaine de la culture générale, et encore !!! Mais totalement hors sujet de ce blog.

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