La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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mercredi 12 Fév, 2014
Catégorie : Economie

FONDERIE : Histoire d’une Renaissance.

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Vous conviendrez que « la vie n’est pas un long fleuve tranquille », et que pour certains « the struggle for the life » est, pour le moins qu’on puisse dire, ardu et tortueux.

Il en va ainsi, souvent en fonderie, où pour certains, le combat est, même aux yeux des autres, perdu d’avance.
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Ce petit préambule avant de vous raconter la visite que j’ai rendue, fin janvier, à François Maraldi, le président de Focast-Saint-Dizier, lequel avait fini par accepter de répondre à mon insistance pour permettre et organiser cette rencontre.

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Accompagné de François Célerier et Thierry Baussant de chez Ampère, nous avons pu retracer l’histoire des dix dernières années d’une saga débutée en 1937 quand la société Champenois avait crée sa fonderie de machines pour l’agriculture.

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En 1949, Mac-Cormick avait acheté l’usine et reconstruit la fonderie. En 1954, commençait la production de moteurs de tracteurs à raison de 80 tonnes par jour. En 1961, l’entreprise était devenue International Harvester-France. En 1965, l’usine de Saint-Dizier s’était spécialisée dans la production de transmissions et l’assemblage de tracteurs. En 1985, IH est devenu Case-France à cause d’une loi anti-trust.

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En 1995, Valfond achète la fonderie à Case. En 2004,Valfond-Saint-Dizier devient FMBA (Fonderie Bragarde de Machinisme Agricole) et, … François Maraldi, arrivé en novembre 2003, en devient le directeur, lequel aujourd’hui est président de la SAS de Focast Group et DG de sa Holding.

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Churchill, annonçait après guerre « du sang et des larmes » pour réconforter les reconstructeurs. François Maraldi lui, s’engageait alors en 2004 dans un combat pour la survie du plus apte (Survival of the fittest)…. une phrase d’Herbert Spencer lequel, traçait des parallèles entre ses idées économiques et les théories de l’évolution que Charles Darwin appelait la sélection naturelle.


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François Maraldi venait de Bouzonville en Moselle, d’une forge du groupe Manoir-Industries où il avait reçu et intégré de son Maître et patron Roger Hubert (esff 55) les connaissances, les méthodes, l’éducation, les préceptes, les enseignements, et les repères qui aident à ne pas douter dans un quotidien où de nombreuses décisions sont à prendre chaque instant.
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 Depuis, sa boussole, son tableau de bord,  pour conduire sa barque, son usine demeure « VA/MS » (Valeur Ajoutée sur Masse Salariale laquelle est située aujourd’hui à 17%). Le caractère de François Maraldi est bien trempé, c’est le moins qu’on puisse dire. Ceux qui l’on connu et fréquenté depuis son passage à Meung sur Loire dirait aussi qu’il a mauvais caractère. Mais on n’a pas ici le temps de faire dans la tendresse, car la situation et l’époque   ne sont pas celles des « bisounours ».

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Echanger, écouter, imaginer, ébaucher, concevoir, proposer puis s’engager pour enfin planifier et produire suppose avoir constitué sa propre équipe. Ce sera le travail du nouveau patron qui, en dix ans, a fait passer la moyenne d’âge de son équipe de 53 à 39 ans. Entouré de Guy Gérald, de Jean-Claude Lecoeur, de Thierry Colson et de Mme Raulin, François Maraldi n’est plus seul.

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L’entreprise n’a pas été épargnée par la crise de 2009, par un incendie en 2005, par un plan amiante (2010-2011) qui a vu fondre la moitié de l’effectif et par le combat de François contre la maladie en 2005. L’entreprise a fait comme lui, l’objet d’une authentique résurrection ou mieux d’une véritable renaissance.
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L’entreprise gagne maintenant de l’argent et, investit lourdement, (presque 2 millions en 2013 notamment dans des robots autour de machines à noyauter). L’entreprise sortira du factor en mars 2014. François Maraldi, sûr de rien quant à l’avenir, modeste et un brin superstitieux, n’aimera ce « cocorico » mérité.

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37 millions de chiffre d’affaires, 136 personnes, équivalent temps plein seront encore à l’ouvrage en 2014 pour fabriquer 24 500 tonnes de pièces comme ces sous groupes blocs-moteurs ex chapeaux de palier en fonte grise et même en fonte GS pour ses clients Gima, Massey, Claas, CNH, RVI, Iveco et ZF.

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L’entreprise s’appuie sur un outil industriel éminent, ancien certes mais mis au goût du jour :

– un chantier de moulage Osborn secousses-pressions 1300 x 800 x 2 fois 380 avec malaxeur Eirich, Rotocontrol, filtre-air 100 000 m3/h, et refroidisseur Savelli.

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deux fours de fusion moyenne fréquence Inducto-therm de 12.5 tonnes pour une production de 15 tonnes par heure

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et d’une installation de coulée Progelta capacité 12 tonnes.

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– des unités de noyautage de 5 litres à 180 litres 1250 x 750 x 550 Hansberg, Foundry-Automation, Osborn, Vogel .

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L’arrivée d’une impressionnante machine à noyauter Hansberg 200 litres ( H200 L), de son robot et de l’intégration de sa pince, complète cet outil industriel up to date.

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Ces nouveaux outils sont capables de manipuler rapidement et avec précision des noyaux de 300 kg qui font l‘objet de tirs toutes les 2 à 3 mn.

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Ils  devraient aider à produire mieux, plus précisément, plus vite et avec moins de fatigue.

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Vous l’avez compris, l’ancien marchand de sable, qui avait été heureux et inquiet de fournir à cette entreprise les 20 000 tonnes de sable par an,


possède une empathie toute particulière pour ce patron hors normes, honni par certains mais qui aujourd’hui a fait les preuves de sa redoutable efficacité de manager et de chef d’entreprise.

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Sa rigueur à l’allemande, basée sur le management visuel, a imaginé comme dernier outil : « les anomalies récurrentes constatées », à l’occasion du tour d’atelier en 25 photos, plus quelques notes sur un fichier Excel partagé chaque semaine avec ses collaborateurs.

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Saluons cet accomplissement maintes fois réitéré mais singulièrement unique, dont la profession peut tirer une légitime fierté.

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Patrick Wibault ESFF/h, le 7 février 2014
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François Maraldi lors du repas du midest 2012 entouré de Patrice Cardoso, Christian Trochu, Daniel Bihan, Alain Darly, Gérard Lebon  occasion déjà de parler de Focast Saint Dizier.

Zone de commentaire !

9 commentaires pour : "FONDERIE : Histoire d’une Renaissance."

  1. C’est digne d’un article pour Fonderie Magazine plutôt qu’une suite impressionnante de photos sur le blog à Piwi.
    Super mais pourquoi ici ???

  2. C’est digne d’un article pour Fonderie Magazine plutôt qu’une suite impressionnante de photos sur le blog à Piwi.
    Super mais pourquoi ici ???

  3. Bonjour à François Maraldi de ma part, je ne l’ai pas revu depuis son épopée avec l’équipe de Meung sur Loire en 2003.
    J’ai pu découvrir et bien connaître le personnage dans tous ses aspects, je pense qu’il n’a pas dû changer.

  4. Mon bon Maître,
    Merci pour ce billet.
    D’une part, il me rappelle beaucoup de bons souvenirs. Notamment lorsque tu as commencé à prendre la plume fin Octobre 2006 !!
    Tu partageais longuement, à l’époque, les bons moments de notre métier et tes coups de coeur comme dans cet article.
    D’autre part, la teneur de tes propos et ton habituelle absence de « langue de bois » m’ont donné envie de rencontrer ton interlocuteur.
    Je pense m’atteler à cette tâche très bientôt… Lorsque je serais enfin en retraite et que tu m’auras trouvé un successeur!
    Avec tout mon amitié…

  5. Mon bon Maître,
    Merci pour ce billet.
    D’une part, il me rappelle beaucoup de bons souvenirs. Notamment lorsque tu as commencé à prendre la plume fin Octobre 2006 !!
    Tu partageais longuement, à l’époque, les bons moments de notre métier et tes coups de cœur comme dans cet article.
    D’autre part, la teneur de tes propos et ton habituelle absence de « langue de bois » m’ont donné envie de rencontrer ton interlocuteur.
    Je pense m’atteler à cette tâche très bientôt… Lorsque je serais enfin en retraite et que tu m’auras trouvé un successeur!
    Avec tout mon amitié…

    Site web : http://lestagiaireatf.blogspot.fr

  6. Contente de revoir des têtes connues.Que de discussions avec Alain Darly,et que de bons moments passes avec mon ami Gérard Lebon.Pas trop courant une femme en fonderie,vous me reconnaitrez.Bises à tous les 2

  7. Un bel article sur la survie de la fonderie, mais combien de jeunes talents sont partis à cause du management déplorable de cette entreprise, je pense aux méthodes de M. Colson de M. Maraldi de Mme Raulin qui part en retraite avec 120 K€ de l’entreprise et qui revient à mi-temps 7 mois après pour toucher un salaire de 3 200 € net par mois pour travailler à mi-temps.
    C’est totalement écœurant, moi qui ai fait mes armes dans une fonderie GHM à côté de Saint Dizier, j’espérais et aurai voulu rester dans ce beau métier qu’est la fonderie, malheureusement ce n’est pas possible pour des personnes intgègres et droites apparemment.

  8. Bonjour

    J’ai travaillé aux fonderies de Meung sur Loire avec Jean claude Pion (DG) et aussi avec Guy Gérald.

    Pouvez vous lui donner mon afresse mail ou mon numéro de téléphone 03 27 57 52 00

    Merci d’avance.

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