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Par : piwi
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lundi 24 Jan, 2011
Catégorie : Economie

RTT et coût du travail: la France n’est pas pire que l’Allemagne

détails à l’intention des polémistes.
http://www.slate.fr/story/33093/rtt-cout-du-travail-france-pas-pire-allemagne

extrait de l’article de Gilles Bridier dans Slate.fr

En France, il n’est pas parmi les plus bas d’Europe, loin s’en faut. Mais il n’est pas non plus le plus élevé .Pour expliquer la désindustrialisation du pays, on passe à côté d’autres problèmes.
les 35 heures accusées de coûter 22 milliards d’euros à l’Etat.
Des allègements de charges qui ne tiennent pas qu’à la RTT
Retenons simplement, comme le souligne l’économiste Thomas Piketty, qu’on aurait tort d’attribuer aux seules 35 heures la note de 22 milliards pour l’Etat au bénéfice des entreprises.
à 1,6 smic soit 2.148 euros brut jusqu’à la fin de l’année dernière, le salaire médian est largement dépassé. Ainsi, plus d’un salarié sur deux en France est concerné par ces allègements de charges.
Le coût du travail plus élevé en Allemagne
La désindustrialisation du pays serait la conséquence du coût du travail plus élevé que dans tous les autres pays, notamment européens. Les salaires, d’après Rexecode, auraient progressé «d’un peu moins de 3% entre début 2000 et fin 2007 en France. Sur la même période, ils reculaient de 11% en Allemagne. L’écart ainsi creusé est de 14%. Il suffit à expliquer très largement la divergence de compétitivité», conclut l’institut.
Devrait-on en déduire que les salaires sont aujourd’hui plus élevés en France qu’en Allemagne? Non. D’après l’institut européen de statistiques Eurostat, le salaire annuel brut moyen dans l’industrie et les services en 2007 était de

  • • 53.165 euros au Danemark
  • • 46.050 euros au Royaume-Uni
  • • 40.200 euros en Allemagne
  • • 36.871 euros en Suède
  • • 32.413 euros en France

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selon Eurostat, le poids de la fiscalité sur le coût de la main d’œuvre, de 45,4% en France en 2008, aurait été la même année de 46,6% en Allemagne et 42,5% en Suède. L’Allemagne ferait donc moins bien. A noter que même si le taux de fiscalité au Royaume-Uni n’est que de 29,7% (avant la crise), cet avantage n’a pas été suffisant pour que l’Angleterre conserve ses industries.
Depuis 2008 (indice 100), l’indice du coût de la main d’œuvre a évolué un peu plus vite en France qu’en Allemagne (respectivement à l’indice 104,3 et 102,7 fin 2010).
«Le coût du travail français est inférieur au coût du travail allemand, déclarait Mathilde Lemoine, directrice des études économiques de la banque HSBC France au Monde en mars 2010. Si en France les cotisations patronales versées pour une heure de travail sont supérieures à ce qu’elles sont en Allemagne, le salaire y est inférieur. Au total, le coût d’une heure de travail est donc plus bas en France qu’en Allemagne, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et bien entendu au Danemark, en Suède et au Luxembourg.» Ce que confirment Eurostat et l’OCDE.

http://www.wirtschaftsfernsehen.com/firmenportraits/142/10

dans un rapport de juin 2010 à la Commission des comptes de la Sécurité sociale PDF. On y apprend que le salaire annuel brut moyen en Allemagne est de 34% supérieur à celui de la France. Lorsqu’on introduit les charges sociales et qu’on considère le coût du travail annuel par salarié, l’écart se réduit à 12%, d’après ce document réalisé sur la base de chiffres de l’OCDE. Les charges sont pénalisantes, mais l’avantage reste à la France.

Rendons donc à César ce qui lui appartient: si la France perd ses industries, et si on compare sa situation avec celle de l’Allemagne qui conserve les siennes et exporte alors qu’elle utilise la même monnaie, la raison ne peut provenir seulement du coût du travail, même s’il est effectivement élevé. Ni de l’effet 35 heures qui, aux dires mêmes des chefs d’entreprises, a été raboté par les aménagements successifs. Ces sujets existent,d’autres questions se posent pour restaurer en France une compétitivité à l’allemande, qui passe notamment par l’innovation et l’investissement des entreprises. En France, les dépenses de recherche et développement des entreprises (hors investissements publics) représentent 1,3% du PIB contre 1,8% en Allemagne et 2% aux Etats-Unis, estime le Centre d’analyse stratégique. Voilà bien du grain à moudre.
Gilles Bridier

Zone de commentaire !

1 commentaire pour : "RTT et coût du travail: la France n’est pas pire que l’Allemagne"

  1. Voir l’impact des 35 heures décidées unilatéralement sur l’économie française. (Des milliards d’euros/an).

    Merci, Madame Aubry.

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